Ce matin je me demande si cela apporte quelque chose de se mêler de l’extérieur dans un conflit comme celui du Venezuela ? C’est une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays. On ne peut pas le nier ! Mais cette réponse ne me sied pas non plus. Je vais essayer d’aborder de plus près cette question qui est fondamentale dans les rapports humains. Il ne se passe pour ainsi dire pas un mois, où dans la rubrique des faits divers d’un journal ou sur un blog, le public apprend qu’une fois de plus une personne a été molestée dans la rue ou dans un métro. Pour la plupart du temps, ceux qui étaient les spectateurs sont passés outres ou sont restés rivés sur leurs sièges. Ils ne sont pas intervenus comme la loi les y forcerait. Une non-assistance à personne en danger est punissable, bien s’en faut. Dans un tel cas, il y a clarté. Mais en ce qui concerne l’attitude à prendre en politique internationale, les avis sont partagés. Et le Venezuela ? Il y aurait, si je prends le droit pénal, assez d’éléments pour une intervention extérieure. Le peuple vit dans la disette, la violence est au rendez-vous. Le président Maduro fait tout pour brimer ses adversaires, un recours incessant à la force. Puis il y a la demande indirecte à l’aide de Juan Guaido, le leader de l’opposition qui s’est auto-nommé chef de l’État. Donald Trump n’a pas manqué le coche et l’a reconnu. Les Russes, les Chinois, les Turques quant à eux, continuent de soutenir l’autocrate dit socialiste de Caracas. Et l’UE ? Elle serait du côté de Guaido, mais à condition qu’il organise au plus vite de nouvelles élections. Il est évident que Nicolas Maduro ne saute pas de joie. Après des élections manipulées, il se sent nommé en toute légitimité, même si un nombre colossal d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes par protestation. Les candidats potentiels de l’opposition étaient soit en taule ou ne se sont pas présentés, parce qu’ils étaient soumis à des menaces.
Et quelle est ma position dans tout cela ? Même si je ne suis pas forcément un partisan de l’intervention étrangère dans la politique intérieure d’une nation, dans ce cas bien précis j’approuve ce qui se passe actuellement. Je m’explique : En ce qui concerne le Venezuela il est question de géopolitique. N’oublions pas que ce pays possède les plus grandes réserves de pétrole à l’échelle mondiale. De l’or noir, dont nous aurons tous besoin, jusqu’au moment, où la transition énergétique portera vraiment ses fruits. Il serait insensé d’ignorer cette situation. Puis il y a l’équilibre de toute l’Amérique latine. Pour faire face à la prédominance des USA, il faut renforcer le système démocratique. Depuis le passage à l’extrême-droite du Brésil, il faudra tout faire pour entraver le totalitarisme. En donnant le dernier mot au peuple au Venezuela, il serait ainsi possible de renforcer la démocratie en général. Mais ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est que les dissensions internationales se répercutent sur ce pays, qu’on se livre une guerre par personnes interposées. Dans ce cas-là je prendrais mes distances par rapport à toutes interventions. Que des mercenaires russes s’occupent de la sécurité de Maduro est une chose, que le Kremlin, Pékin ou Washington instrumentalisent ainsi leurs conflits, est parfaitement inacceptable. Il serait grand temps de négocier.
pm