Un homme a percuté volontairement quatre étrangers avec sa voiture à Bottrop dans la Ruhr et les a blessés grièvement. Puis il s’est rendu à Essen, où il eut une cinquième victime. Cinq personnes touchées, seulement car elles avaient le grand tort, d’être d’ailleurs. Il a été constaté que l’agresseur avait été en psychiatrie pour cause de schizophrénie. Cela lui évitera probablement d’être incarcéré, car il sera considéré comme irresponsable. Dans ce cas-là il aurait du en être de même avec Adolf Hitler, qui a connu un dédoublement de la personnalité. Pourquoi l’accuser de tous les maux, s’il s’agit d’une pathologie néfaste ayant atteint son cerveau ? J’aborde avec une certaine colère la question de l’immunité en cas de maux psychiques. En ce qui concerne certains patients, je pense qu’ils sont parfaitement capables de faire la part des choses entre le bien et le mal. Vouloir tuer des migrants, appartient à la seconde catégorie. Lorsqu’un malade se sent poursuivi par de mauvais démons, qu’il veut combattre par la force, des médicaments et un suivi psychologique peuvent en atténuer les effets, ceci à condition d’être un patient, comme cela a été le cas de l’homme ayant commis le drame de la nuit de l’an. Ils peuvent être guidés comme des drones. Lorsque nous avons affaire à des attentats-suicides, je pense que bon nombre de ces kamikazes sont effectivement des malades, dont on se sert comme des bombes à retardement. Comment expliquer de tels pas si cruels, où les meurtriers sacrifient leur propre vie pour arriver à leurs fins ? Je ne soutiens pas seulement la thèse du fanatisme, qui serait la cause de tous les maux. Ce sont des personnes qui entendent souvent des voix, ce qui n’est pas forcément inconnu de leurs commanditaires, qu’il suffit de les pousser encore plus profondément dans leurs peurs, afin qu’il commettent l’impossible, qu’ils deviennent des assassins.

C’est ce qui a dû se passer à la gare de Manchester, où des passants ont été poignardés au nom d’Allah. Dans le cas des deux attentats de la Ruhr, il pourrait en être de même, Dieu en moins. J’ai toujours été à nouveau confronté dans ma vie professionnelle à de tels cas. Il y a toujours eu des circonstances atténuantes, mais elles ne pouvaient pas tout excuser. Il y aussi eu les rencontres en clinique avec les compagnons d’infortune de mon père, où d’après les psychiatres il était très difficile de faire la part des choses. Qu’imputer à un dérangement mental ? En psychiatrie légale, j’ai fait connaissance d’un vieil homme de la vieille école, qui se voyait obligé d’amputer des doigts de ceux qui se trouvaient en sa présence en les mordant. Il était démontré qu’il souffrait d’un traumatisme, mais lors de ma conversation avec lui, cet homme ayant une parfaite éducation, me parla de ses actes en les condamnant, sans pour autant m’assurer qu’il n’y aurait pas de récidive. Toutes personnes connaissant de tels cas, auraient pu le pousser dans ses moindres recoins et faire en sorte qu’il redevienne un danger public. Cela ne m’étonnerait pas que pour les attentats de la Ruhr, des éléments issus de l’extrême-droite aillent incité l’automobiliste à agir comme il l’a fait. Il est aisé de pousser des personnes fragiles à commettre de tels méfaits. Et lorsqu’ils se soumettent à de telles directives j’ai du mal à être clément.

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/02/allemagne-il-fonce-sur-des-pietons-avec-sa-voiture-4-blesses_5404212_3210.html

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