Un jeune président adresse ses vœux de nouvel an à une nation qui a été ébranlée par la révolte des Gilets jaunes. Il est visiblement impossible pour lui, qu’il change de style, qu’il accepte toute solution facile, démagogique même, pour aider ceux qui vivent dans la précarité. Ce n’est pas en augmentant leurs allocations qu’il les tirera d’affaire. L’empathie, dans ce cas-là, serait pour lui de leur rendre leur dignité en faisant d’eux des hommes et des femmes libres, Il leur apporte toute son attention, même de la compréhension, mais a le profond désir qu’ils puissent retrouver un équilibre grâce au travail, non pas uniquement à cause de l’aide sociale accordée par l’État. Une manière d’émerger en rejetant à priori toute mentalité d’assisté. Au lieu d’un court terme sous forme de clientélisme, Emmanuel Macron veut donner à tous les moyens de retrouver leur place dans la société en leur permettant de décider d’eux-même ce qui en serait de leur vie. „Cette colère“, a dit une chose à mes yeux, quels que soient ses excès et ses débordements : nous ne sommes pas résignés. Notre pays veut bâtir un avenir meilleur reposant sur notre capacité à inventer de nouvelles manières de faire et d’être ensemble. Telle est à mes yeux la leçon de 2018″.
C’est peut-être là qu’il y a décalage entre les personnes concernées et lui. Il ne faut pas se faire d’illusions, elles sont résignées depuis longtemps et en ont ras-de-bol de la misère dans laquelle ils se trouvent depuis le début. Un manque flagrant de formation pour leur permettre de se faire une place au soleil. Le président en a parlé, mais pour remédier aux erreurs du passé, cela mettra un temps infini. Pour la génération perdue à qui nous avons affaire, qu’un élan caritatif peut leur donner un peu plus de sécurité. Les paroles d’Emmanuel Macron, que j’approuve au demeurant, sont probablement trop abstraites pour tous ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Ce ne sont que des virements réguliers qui pourront les aider à sortir du gouffre. Je doute même que certains d’entre-eux aient vraiment envie de mettre la main à la pâte, car ils ont été trompés depuis des décennies. Une attitude compréhensible, que je n’approuve pas pour autant. J’ai la conviction intime qu’un président se doit de proposer des solutions pérennes au peuple, non pas des mesures qui creuseront encore plus le fossé existant entre les plus pauvres et les mieux-portant. „Nous pouvons faire mieux et nous devons faire mieux, nous assurer que nos services publics restent présents partout où nous en avons besoin. Que les médecins s’installent où il en manque, dans certaines campagnes ou dans des villes ou des quartiers où il n’y en a plus. Qu’on puisse avoir le téléphone portable ou internet partout ou on vit et travaille. Et surtout qu’on puisse vivre en sécurité et tranquillité partout“ Je veux bien, mais il faut que chacun soit prêt à faire des efforts pour y arriver. Je me permets d’émettre des doutes quant à la volonté de tous de cracher dans leurs mains et de se mettre au boulot. Néanmoins il n’y a pas d’autre solution que de persévérer dans cette direction. Il ne peut pas être question pour l’État de faire de la charité sans transformer un système qui mène à la précarité. Même si le discours d’Emmanuel Macron peut paraître un peu froid, il va dans le bon sens.
pm