Jean-Claude Juncker et Donald Trump sont arrivés à un cessez-le-feu. Il n’y aura pour l’instant pas de taxes douanières de 25 % pour les automobiles. Le but sera d’arriver à un taux zéro pour tous les produits industriels. Ce résultat était totalement imprévu. Le monde économique s’attendait à la poursuite, sinon à une recrudescence de la guerre commerciale. Cela aurait été au détriment de l’économie mondiale dans son ensemble. L’industrie américaine a œuvré afin que le président ne continue pas à pousser aux nues l’isolationnisme, qui n’est pas une fin en soi. La raison semble l’avoir emporté. Les deux rivaux n’ont pas perdu la face. Cet accord, qui nous accorde une trêve, devrait nous amener à réfléchir sur les méfaits de la mondialisation. À côté de ses avantages, elle n’est souvent pas la panacée pour les plus faibles. Il est clair qu’un grand nombre d’emplois sont menacés, si ses lois sont appliquées à la lettre. Pour essayer de réguler ce déséquilibre, il sera nécessaire aussi à l’avenir de subventionner des projets, qui devraient freiner tout au moins l’hémorragie, sinon mettre un terme à certaines injustices. Ce système aux vases-communicants ne peut pas rester livré à lui-même. Si le libéralisme du monde économique apporte de la disette, il y a quelque chose de bancal dans ce système. Dans les écrits qu’on lit, il est question que la mondialisation puisse un jour combattre efficacement la misère, permettre aux plus démunis d’avoir plus d’espoir en l’avenir. Je salue cette intention, mais pour qu’elle puisse se réaliser il s’agira de se pourvoir des moyens pour voir se réaliser ce rêve. L’accord de Washington démontre aussi qu’il est impossible de faire marche-arrière.

Pour ma part, j’ai été tenté de mettre ma tête dans le sable en ce qui concerne la guerre commerciale, car j’étais totalement conscient des suites fatales que cela pouvaient entraîner pour nous tous. Mes revenus qui me permettent aujourd’hui de jouir la retraite sans trop de soucis, auraient été amenuisés. Et cela aurait concerné tout le monde. Mais dans tout cela une chose me semble évidente, cette action de sauvetage en dernière minute va au détriment de la Chine. Il sera aussi-là indispensable de trouver des arrangements qui pourraient convenir à tout le monde. Il faut avouer que l’Empire du milieu porte une certaine responsabilité dans ce qui lui arrive. Si les Chinois avaient montré moins d’agressivité dans les transactions internationales, comme la pratique du doping des salaires, le non-respect des droits d’auteur, nous n’en serions pas là. Personne n’a intérêt de freiner le progrès économique de la Chine, mais il devrait enfin aussi se faire sentir chez les travailleurs, qui touchent des salaires en-delà de tout sens social. Tant que les profits, qui se font au détriment de sa propre population, Pékin ne pourra pas s’attendre à plus de souplesse de la part de ses partenaires commerciaux. Mais c’est une tare du monde industriel de vouloir faire du beurre au détriment des travailleurs. Tant que la bourse honore chaque « dégraissage », il ne faudra pas s’attendre à plus de compréhension. Il faudrait au contraire se rendre compte que la précarité est à long terme aussi néfaste pour l’industrie. Pour qu’il y ait pérennité, il faut absolument que les classes défavorisées aient plus d’argent à dépenser.

pm

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2018/07/26/trump-et-juncker-signent-un-armistice-commerciale-a-la-surprise-generale_5335991_1656941.html

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert