Où qu’on regarde, la question épineuse de l’immigration illégale des réfugiés envenime les relations diplomatiques et la politique intérieure des pays européens. Les rapports entre l’Italie et la France ont été bousculés à cause de la remarque d’Emmanuel Macron au sujet de l’Aquarius. Guiseppe Conte, le premier-ministre italien sera aujourd’hui à Paris et reçu par le Président de la République. Malgré de grandes divergences, quant à l’orientation politique de Rome, l’Élysée a émis l’avis qu’il fallait négocier dans le calme cette question, car elle dépasse de loin qu’un seul pays et qu’il faut trouver un compromis au sein de l’UE, de quelle manière régler ce problème plus que tragique, d’autant plus que chaque jour on déplore des morts en Méditerranée. Jetons dans ce cadre-là un regard outre-Rhin, où une crise majeure a éclaté entre les deux partis-frères que sont le CDU et le CSU. Angela Merkel est d’avis, comme le SPD d’ailleurs, qu’avant d’envisager des mesures nationales pour le renvoi à la frontière de tous réfugiés, qui figurent déjà dans la liste des demandeurs d’asile dans un pays de l’UE, comme l’accord de Dublin le prévoit, ainsi ceux qui ont déjà été renvoyés précédemment. Elle veut absolument trouver des solutions au niveau de l’UE. Dans deux semaines cette question devrait être débattue lors d’un sommet européen. Le ministre de l’intérieur et le chef du CSU, Horst Seehofer, veut quant à lui mettre de telles directives en application immédiatement et ceci contre l’avis de la Chancelière. Il est prêt à causer une crise gouvernementale qui pourrait obliger Madame Merkel à démissionner, ce qui auraient pour conséquences la tenue de nouvelles élections, avec très probablement une montée de l’AfD et en faire le deuxième parti d’Allemagne.

Le CSU bat l’alarme, car les sondages au sujet des élections bavaroises qui auront lieu au mois d’octobre, ne sont pas très favorables à ce parti qui détient le pouvoir, dans ce Land, avec une seule exception, depuis la création de la RFA en 1948. L’extrême-droite risque de faire des ravages. Puis ce qui devrait encore motiver Horst Seehofer d’agir ainsi, c’est le résultat d’un sondage effectué au sein de la population. Une grande majorité est d’avis que la politique migratoire et ses applications, doit-être bien plus dure par rapport à ce qui se passe aujourd’hui, où il y aurait trop de complaisance. Je soutiens dans tout cela la Chancelière, car je ne vois pas de solution durable en faisant cavalier seul. J’espère que deux politiciens d’avis opposé, comme Emmanuel Macron et Guiseppe Conte, puissent faire des propositions afin de trouver un consensus. Il faudra jeter un regard attentif, à ce qui se passera aujourd’hui à Paris. Cela pourrait éventuellement désamorcer la situation plus que tendue en Allemagne. Pour la première fois depuis des décennies, les deux partis-frères n’ont pas tenu de réunion commune au sein du groupe parlementaire au Bundestag. Le signe que les dissensions sont de tailles. L’AfD se lèche les babines et espère que tout éclatera. Une vision catastrophique que tout être sensé rejette. Wolfgang Schäuble, le président du parlement, a été nommé comme médiateur. Pourvu qu’il réussisse à calmer les esprits !

pm

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/15/malgre-les-tensions-l-italien-conte-au-rendez-vous-de-macron-a-paris_5315325_3214.html

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