Emmanuel Macron a tenu hier à Aix-la-Chapelle un grand discours sur l’Europe à l’occasion de la remise d’un prix pour son engagement pour l’UE. La Chancelière a été présente et a bien enregistré ce qu’il a dit. Elle est restée réservée comme il est de coutume chez cette femme du Nord de l’Allemagne. Comme bonne scientifique elle attend d’avoir les preuves qu’un projet puisse réussir avant d’exprimer ses sentiments à ce sujet. Qui négocie avec elle, doit tenir compte de ce trait de caractère. Mais une fois qu’elle se décide pour une option, elle fera tout pour que cela réussisse. Je pense que la presse devrait aussi expliquer au public ce trait de caractère. Elle ne se refera pas, qu’on se le dise. Une fois de plus le Président a tenu un discours qui fait honneur à sa fonction. Il a été passionné, marquant bien les soucis qui l’animent. Il faut sauver absolument le continent contre la montée du populisme, qui verrait une apogée si en Italie le Mouvement cinq étoiles trouve un accord de gouvernement avec les fascistes de la Ligue. Il faut donc s’attendre que les Euros-septiques prennent de plus en plus de poids dans une UE qui vacille parfois. Je pense qu’Angela Merkel connaît parfaitement le danger, mais qu’elle veut absolument éviter des ondes choques pouvant donner à l’AfD encore plus de voix. C’est la raison pour laquelle elle préfère d’aller de petits progrès en petits progrès, afin que les réformes passent plus facilement. Le mieux serait que personne ne s’en aperçoive vraiment. C’est ce qui s’est passé ces dernières douze années et qui se reproduira jusqu’au terme de son mandat.
En prenant la température au sein de la population, cette manière d’agir lui donne raison, même si elle m’exaspère. Je voudrais qu’elle soutienne, tout au moins verbalement à pleins tubes Macron, mais elle ne le fera qu’avec réticence. Elle a encore souligné hier, qu’au mois de juin il y aura accord sur la marche à suivre. J’espère que l’éléphant n’accouchera pas d’une souris. Comme l’Allemagne est pour l’instant le grand argentier de l’UE, il en va directement du porte-monnaie des citoyens. Les gens savent parfaitement que la création d’un nouveau fond d’investissements coûtera de l’argent. L’idée d’un ministre UE des finances ne fait pas non plus l’unanimité, car il y a crainte que la vache à lait qu’est l’Allemagne, soit obligée de faire des efforts financiers encore plus grands. La grosse erreur qui a été faite outre-Rhin ce n’est pas d’avoir fait la démonstration suffisante que ce pays profite énormément de son engagement au sein de l’UE. Il est dans le noir, lorsqu’il s’agit de faire le bilan. C’est la raison de mes appels à plus de courage, d’engagement et de verve en ce qui concerne les perspectives communes. Avec l’attitude digne du paléolithique, une majorité d’Européens à a tendance de s’enfermer à nouveau dans ses grottes que sont les nationalismes. Je salue le Président qu’il veuille donner une électrochoc à tous ceux qui font encore dodo. Déjà ‘attitude, plus que primaire, d’un Trump devrait nous inciter à agir. Mais ne perdons pas espoir, l’appel d’Emmanuel Macron ne sera pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Au bout du compte le monolithe qu’est Merkel se mettra à bouger.
pm