Emmanuel Macron a téléphoné au Président Trump, l’exhortant de bien vouloir repenser sa décision de faire capoter l’accord sur le nucléaire avec l’État islamique de l’Iran. Ayant des liens d’amitiés avec les Israéliens et les Saoudiens, il entrerait dans une certaine logique. Cela démontre assez bien, où sont ses priorités. Qu’il choque ainsi les pays de l’UE, la Grande Bretagne en fait encore partie, ne semble pas le retenir à commettre des actes répréhensibles concernant nos rapports avec les USA. Je doute qu’Emmanuel Macron ait pu lui faire changer d’avis. On ne peut pas tellement raisonner un éléphant étant entré dans un magasin de porcelaine. Mais attendant sa déclaration qui devrait avoir lieu dans quelques heures. Ce monsieur nous a habitué à considérer avec un certain doute, ce qu’il émet. Avec la question plus qu’épineuse du changement climatique, il semble laisser une porte ouverte à de nouvelles négociations. Verra-t-il que c’est dans l’intérêt de tous, que cet accord avec l’Iran ne soit pas remis en question ? Il est évidant que le régime iranien n’est pas au beau fixe, comme l’ont démontré les manifestations contre la vie chère, contre le chômage et finalement contre la faim. Mais attention, même si les ayatollahs sont fragilisés, cela ne veut en aucun cas dire qu’ils laisseront d’ici peu place libre. Pour sauvegarder un peu de sécurité dans la région, nous sommes obligés de composer avec ce régime, certes pas très sympathique, mais étant une réalité. Il serait dans notre intérêt de ne pas trop attaquer le Président Hassan Rohani, considéré appartenir à l’aile libérale des autorités religieuses. Il faut au contraire le ménager et faire en sorte que l’essor économique de ce pays reprenne une vitesse de croisière. Il serait fatal que les têtes bétonnées des intégristes paralysent une fois de plus toutes tentatives de paix.
Emmanuel Macron sait qu’il en va aussi de la place de l’UE dans le concert des nations. Par l’attitude entêtée de Donald Trump il serait dans notre intérêt que nous prenions des initiatives dans le domaine de la politique étrangère. Il ne peut pas être question que nous laissions à la Maison Blanche ce leadership. Mais pour que cela soit efficace, il faut absolument que nous prenions des initiatives qui nous sont propres et que nous les soumettions à tous. Je trouve positif que l’Europe réclame d’une voix claire que soit maintenu l’accord signé avec Téhéran. Il devrait en être de même avec les autres champs politiques, comme le conflit à l’Est de l’Ukraine ou la question de la Corée du Nord. Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans des conflits sans agir. Il en va aussi de notre survie, de notre avenir. L’Europe devra s’habituer qu’elle n’est pas un vassal par rapport aux États Unis, mais un partenaire à voix égale. Mais pour que cela réussisse, il faudra que l’Allemagne forme enfin un nouveau gouvernement. Pour l’instant, il est cinq heures, les négociations entre le CDU/CSU et le SPD semblent marquer le pas. Je suppose que dans quelques heures nous y verrons plus clair. Mais quoi qu’il arrive, l’avenir sera la politique commune européenne. Comment suivre un homme comme Trump, qui vient de déclarer que Kim Jong Un pourrait être son ami. Une spontanéité de mauvais aloi !
pm