Dominique Strauss-Kahn a salué hier à Marrakech, à une table ronde de la World Policy Conference, l’action d’Emmanuel Macron. L’ancien directeur général du FMI voit en lui un rénovateur qui bouleversera bien des structures, aujourd’hui obsolètes, de la France. Depuis 30 ans il y a eu stagnation à son avis. Je partage ses vues, car j’avais le sentiment que la République s’était engagée dans un cul de sac. DSK déplore seulement que le Président se dit ni de gauche, ni de droite. Il préférerait qu’ils se déclare pour les deux tendances. C’est dans une politique de centre-gauche qu’il voit l’avenir. Un gouvernement sachant donner un coup de fouet à l’économie sans négliger pour autant l’aspect social que cela engendre. Faire une synthèse en ce qui à de mieux des deux côtés et l’appliquer dans l’action gouvernementale. Même si les Français ne se déclarent pas pour l’instant satisfaits en ce qui concerne Macron, je n’y vois qu’un aspect momentané. Il sera possible de juger ses initiatives seulement en fin de quinquennat, le tout étant axé sur la durée. C’est ce qui rend particulier la politique actuelle, c’est qu’elle ne se base pas sur le sensationnel. Le Président a pris l’option de faire évoluer les affaires comme le feraient les fourmis. Dans le détail, sans trop de précipitation. DSK critique violemment le PS, prétendant qu’il n’a pas su prendre le virage du côté du centre, pour lui la seule alternative possible. Encourageant que l’ancien directeur général du FMI considère la politique actuelle bénéfique pour les finances publiques et l’économie. Évidemment que le compromis se trouve placé au centre de toutes initiatives. Il s’avère de plus en plus difficile d’envisager des actions en ignorant l’art de la diplomatie. Il est urgent qu’une majorité de citoyens soutiennent des mesures souvent dures à accepter. Emmanuel Macron n’est pas frileux quand il réclame des sacrifices à toutes les couches de la société. Il n’y a pas d’autres solutions. Cela réclame évidemment beaucoup d’explications, qui à mes yeux pourraient être plus explicites.
Je crois comprendre que DSK salue une politique qui a de la suite dans les idées, justement à une époque, où le désordre règne, comme en Amérique. Il dénonce le chaos dans lequel Donald Trump plonge le monde entier. Ceci par un manque complet de cohérence. Devant de telles valses-hésitations, il faut que l’UE soit un facteur de stabilité. Le Président de la République l’incarne actuellement. Dans son projet pour l’Europe il donnerait à l’Union les instruments nécessaires pour faire face à la tourmente. Je vois dès le début bien des convergences entre les deux hommes. À l’époque j’étais, malgré les affaires, un partisan de DSK. Je pense que ses idées de gouvernance ont été en partie reprises par Emmanuel Macron. Un quinquennat sous son égide aurait eu une autre issue, que celui de François Hollande. Il aurait probablement appliquer des mesures identiques à celle du président actuel. Aujourd’hui le bon sens compte plus que la couleur politique. C’est peut-être regrettable pour les chroniqueurs qui sont à l’affût de nouvelles sulfureuses. On pourrait presque souhaiter que DSK soit choisi par l’Élysée comme conseiller !
pm