Je suis parfaitement impuissant devant le problème que pose la faim dans le monde. On a constaté que les problèmes de malnutrition concernaient 140 pays dans le monde, même dans les pays industriels, qui a priori devraient être riches. Comme je l’ai déjà évoqué dans ma chronique, en Allemagne nombre d’élèves vont le ventre creux à l’école. C’est évidemment inadmissible que dans un pays en plein boom économique il puisse se passer de telles choses. Dans ce cas-là l’État n’est pas fichu de changer quoi que ce soit. Ce sont des initiatives privées qui ont pris le relais et veillent que cela soit moins le cas. Pas d’argent public pour un peu de pain, de beurre et de confiture ! On croit rêver ! Dans les pays où la disette règne, comme dans les pays du Sahel, où la pluie refuse de plus en plus de tomber, il est plus facile de comprendre le drame de la faim. Plus rien ne pousse sous un soleil torride. Bien des puits sont asséchés. Il faut tout acheminer pour sauver des populations décharnées. Souvent il est trop tard. Les guerres locales font le reste. Lorsqu’on voit le gaspillage, en ce qui concerne la nourriture, sous nos latitudes, il y a de quoi avoir honte. Il est le symbole du bien-être. Le signe évident qu’il n’y a pas d’équilibre entre ceux qui connaissent la faim pour des raisons climatiques et les autres pour qui l’abondance est un signe de vitalité. Mais ne nous leurrons pas ! Je doute fort qu’il soit possible de garder le cap à l’avenir à cause du réchauffement de la planète. Les caprices de la météo nous donneront de plus en plus de fil à retordre. D’un côté des inondations et des tornades, de l’autre la sécheresse. Les signes avant-coureurs sont inquiétants et ne laissent rien présager de bon pour le proche avenir. Il y aurait de quoi sonner l’alarme, ce qui se fait en règle générale, mais les réactions de certains dirigeants sont déconcertantes. J’ai des doutes que l’accord de Paris soit un jour mis en application.

Tout ce désordre amène la faim, même si les entrepôts et les silos sont pleins à craquer. Pour l’instant il y a surproduction avec toutes les nuisances que l’agriculture intensive amène derrière elle. Des terres souillées chimiquement, des nappes phréatiques, où l’on trouve des traces de pesticides et d’herbicides. Et tout cela pour remplir les étales des marchés à ras-le-bord. De la marchandise en partie détruite faute d’avoir pu être vendue. Des produits dont auraient cruellement besoin des enfants et ceci partout dans le monde. Je sais, je ne fais que répéter ce que tout le monde sait, mais en moi souffle un vent de révolte devant tant d’inhumanité. Sans business il n’y a plus qu’à crever. Je me souviens d’avoir rencontré Coluche peu de jours avant sa mort. Les restos du cœur étaient au centre de notre débat qui avait pour but de créer en Allemagne une initiative identique. Ma chaîne voulait avoir plus de détail sur le travail médiatique à faire pour que cela réussisse. Malheureusement cette idée est restée dans les cartons à cause de son décès. Le fait est, que nous n’avons pas évolué peu importe où en Europe. Pour parer à la malnutrition il faudrait réadapter les salaires au coût de la vie. Ils devraient permettre à toutes les familles de survivre. Nous en sommes malheureusement très éloignés !

pm

http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/04/la-malnutrition-n-epargne-plus-aucun-pays-dans-le-monde_5210018_3244.html

Pierre Mathias

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