Non, il ne pouvait pas faire autrement. Emmanuel Macron a rendu hommage aux 76.000 juifs de France qui ont été déportés au cours de l’Occupation dans les camps de la mort. Parmi eux 11.000 enfants. Seuls 2500 personnes ont survécu. Certains lui reprocheront de vouloir « faire de la récupération », comme un petit-fils d’une famille victime du génocide a écrit sur Facebook. Une honte ! Cet « ami » oublie que c’est Madame Le Pen qui a ouvert ce débat si douloureux en prétendant que les Français ne portaient aucune responsabilité en ce qui concerne la rafle du Vel’d’hiv. C’est la milice française, dont Pierre Marion était un des membres-fondateurs ainsi que du Front National, qui a arrêté et remis les israélites aux Allemands. Ensuite il y a eu la panne de la nomination du président par intérim du FN, Jean-François Jalkh. Un négationniste qui nie qu’il y ait eu des chambres à gaz à Auschwitz ou ailleurs. Il a été évincé séance-tenante pour laisser la place à Steeve Briois. Je pense qu’il fallait absolument dans cette période électorale si tendue, qu’un jeune patriote essaie de sauver l’honneur du pays par un geste fort. Ceux qui l’accusent de clientélisme devraient mesurer leurs paroles. Ils se rendent complices de tous ceux qui pratiquent l’exclusion. Je ne vais pas accuser Marine Le Pen de cautionner un passé si chargé, mais elle devrait faire attention de ne pas s’entourer d’antisémites notoires et de ne pas déformer l’histoire d’une manière erronée. Elle devrait avoir assez de sensibilité pour comprendre à quel point elle peut blesser des gens en agissant et s’exprimant ainsi. C’est aussi une question de réputation à l’étranger pour un grand pays comme la France. Il est clair que pendant une campagne électorale les camps ne se font pas de cadeaux. C’est de bonne guerre. Mais il y a des lignes rouges à ne pas dépasser. Je suis soulagé qu’Emmanuel Macron ait un tant soit peu dissipé le malaise que je ressentais.

Mais c’est aussi le temps présent dont il est question. Lorsqu’on entend les propos désobligeants contre les migrants et tous ceux qui sont d’une autre origine ou religion, il est évident qu’il y a un problème de taille. Je ne peux que citer une de mes connaissances allant régulièrement à la messe, qu’il serait bon de dynamiter les cités avec leurs habitants. Je suis le premier à condamner le terrorisme islamiste, mais de mettre des ethnies entières à l’indexe, est justement la démarche qu’ont suivi les nazis. Celle d’éliminer des millions de personnes sans état d’âme. Cela faisait aussi partie – à mes yeux – du geste d’Emmanuel Macron. Les Allemands qui étaient plutôt libéraux avant l’avènement d’Hitler et qui considéraient les juifs comme leurs concitoyens, sont devenus dans leur majorité des antisémites dans un temps très limité. Cela démontre à quel point les paroles qui peuvent tuer sont dangereuses. Le rôle de la politique est d’empêcher que la haine prenne le dessus, car ce serait une porte ouverte à des ratonnades et des règlements de compte collectif, comme à Paris le 17 octobre 1961, lorsque une manifestation du FLN a été réprimée avec une rare violence. On parle de centaines de blessés et de morts.

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/30/au-memorial-de-la-shoah-emmanuel-macron-fustige-le-negationnisme-dans-lequel-certains-trouvent-refuge_5120380_4854003.html

Pierre Mathias

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