Lorsque je me suis assis à mon ordinateur pour écrire une lettre à Messieurs et Mesdames « Ni,ni », j’ai été très embarrassé parce que je n’ai pas trouvé leur adresse. À la poste on ne pouvait pas m’aider, non plus chez Orange. Inconnus au bataillon ! Telle était la réponse des préposés. Même le percepteur des impôts était dans l’incapacité de m’aider. Je suis allé au zoo pour interviewer un caméléon. « Vous ne les trouverez pas, car ils changent constamment de couleur ! » Cela me mit la puce à l’oreille. S’il en est ainsi, des adeptes de Mélenchon pourrait voter Marine. Je me rendis dans un confessionnal pour savoir ce qui pouvait mener les « Ni-ni » à se conduire ainsi. « Mon fils, vous vous cassez la tête pour rien. En votant « ni, ni », ils élisent Madame Bleu-Marine ! » Cela veut dire qu’ils ne se mouillent pas tout en donnant leur voix à notre Jeanne d’Arc nationale ! À tout prendre je préfère Dupont-Aignan qui pour devenir premier-ministre a vendu Charles de Gaulle ! Au moins il a de la classe ! Je pourrais continuer ainsi, mais le dégoût m’empêche de le faire. Au lieu de maudire les « Ni, ni », il faudrait peut-être les convaincre qu’avec une telle attitude ils enterrent la démocratie. Qu’ils ne peuvent pas faire semblant de ne pas avoir su ce qu’ils faisaient. Et c’est-là que tout le problème se pose. Comment aller au devant eux, s’ils se camouflent ? Il est bien possible que beaucoup sont dans le désarroi, qu’ils ne savent plus à quel saint se vouer. Je me suis donc décidé de me servir des réseaux sociaux en espérant pouvoir en toucher plus d’un. Ce que je veux leur dire, c’est qu’une victoire à l’étriquée de l’une ou de l’autre plongerait le pays dans la plus grande crise depuis 1945. Je ne veux pas mâcher mes mots, mais cela représenterait l’effondrement de la nation. En tant qu’Européen, je ne peux que m’imaginer pour président Emmanuel Macron.
J’en appelle aux « Ni, ni » de ne pas s’abstenir. Ce serait lâche de le faire. Je pense qu’ils connaissent tous les arguments, mais ce qui leur faut, c’est d’être guidés par des leaders qui ont dû, après le premier tour, faire leur choix. On ne peut pas trahir les siens en se taisant. Mon Dieu, quelle vanité. Une diva offensée n’aurait pas réagi autrement. Tout cela est à mes yeux plus que suspect. Des combines politiciennes des plus nauséabondes. Comme rédacteur j’ai toujours demandé aux auteurs d’avoir une opinion et de la présenter au public, même si elle ne correspondait pas à la mienne. « Vous n’êtes pas des girouettes. Ayez le courage de l’exprimer ! ». Comme le système électoral en France veut qu’au deuxième tour il ne reste plus que deux candidats, il faut bien se décider. Une bonne fée qui planait au-dessus de ma tête, intervint. « Ce qu tu écris-là ne tient pas debout. Ce n’est pas anti-démocratique de choisir le « Ni, ni ». « Oui, mais à condition que cela n’avantage pas une personne plus qu’une autre ! » Elle atterrit sur le clavier de mon laptop et me regarda dans les yeux. « Je dois avouer que tu me mets dans l’embarras. » Elle non plus ne savait pas pour qui voter Elle était une insoumise, mais une insoumise sans patron perd les pédales. « Je crois que tu penses trop ! Peut-être serait-il préférable que tu me contes fleurette. »
pm