Deux tempéraments très différents se sont rencontrés aujourd’hui à la Maison Blanche. Lady first : Angela Merkel, la fille d’un pasteur, assez retenue dans sa manière d’être, une scientifique magnant bien l’analyse et sujette à des critiques acerbes de la part de son interlocuteur lors de sa campagne électorale. Puis son vis-à-vis et hôte, :Donald Trump, de son état président des USA, un être plutôt impulsif, parfois même tonitruant, donnant son grain de sel par l’entremise de twitter et ne s’embarrassant pas de détails. La contradiction ne semble pas le gêner. Ce qu’il ressent aujourd’hui n’est pas une règle absolue pour des lendemains meilleurs. Les deux ne peuvent pas être plus différents, mais ils se sont donnés du mal pour ne pas envenimer encore plus des rapports déjà tendus. De ce point de vue-là cette rencontre a été positive. Donald Trump a répété de vive voix qu’il était favorable à l’OTAN, qu’il saluait les efforts entrepris par l’Allemagne en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et qu’il savait parfaitement bien que l’industrie allemande, sise en Amérique, faisait travailler des centaines de milliers de ses compatriotes. Il loua les efforts faits en ce qui concerne la formation professionnelle et essaya de minimiser ses déclarations négatives quant au commerce international. Il ne parla que de réajustements pour équilibrer mieux l’export-import. Un grand ouf de soulagement de la part de la délégation d’industrielle qui avait accompagné la chancelière. Madame Merkel a eu l’habilité de ne pas évoquer, tout au moins devant la presse, son projet de budget qui serait draconien s’il n’était pas amendé par le congrès. Il est clair qu’il traduit la volonté de la nouvelle administration de pousser les États-Unis dans l’isolationnisme, ce qui serait un désastre pour l’économie américaine.

Je pense qu’il a été bon que des experts fassent partie du voyage. Aussi pour faire comprendre à Donald Trump qu’elle importance pouvait avoir l’UE pour son pays. En tous les cas il a évité de s’en prendre à Bruxelles. Il est probable que dans un certain temps, lorsqu’il sera mieux conseillé, il révisera son attitude par rapport à la marche des affaires dans le contexte mondial. Vouloir tout renégocier pays par pays serait une hérésie qui coûterait une fortune et n’apporterait rien. Les membres de l’UE ne peuvent pas prendre de telles initiatives, celle-ci étant contraire aux pacte européen. Donald Trump sera, qu’il le veuille ou non, obligé de négocier avec l’ensemble de l’Union. Angela Merkel a émis le vœu que le TTIP soit un jour remis à l’ordre du jour. Je pense que le Président a vu qu’il avait affaire à une femme très compétente. Cela lui a probablement insufflé du respect. Je suis certain, habile comme elle peut l’être, si elle ne s’enferre pas dans des principes, qu’elle lui a fait la démonstration ce que des relations commerciales perturbées pouvaient avoir comme effets nocifs pour tous ceux qui redoutent le chômage et la déchéance sociale. Ce sont eux qui dans leur majorité l’ont élu. Je sais que ce que j’écris-là n’est qu’une impression momentanée. Il faudra voir ces prochaines semaines si tout cela tient le cap. Ce serait en tout cas dans l’intérêt des USA, de saisir la main tendue de Madame Merkel.

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/03/17/donald-trump-a-angela-merkel-je-ne-suis-pas-un-isolationniste_5096528_3222.html

Pierre Mathias

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