C’est avec beaucoup de nostalgie que j’écris ces quelques lignes. Barak Obama, sa femme Michelle et ses deux filles ont quitté la Maison Blanche pour laisser place à Donald Trump et son équipe. C’est tout un style qui se dissipe d’un seul coup pour laisser place à une certaine Amérique qu’on espérait révolue. Celle plus terre à terre, qui ne s’embarrasse pas de grandes envolées culturelles. Hier j’ai eu l’occasion de lire une interview que le président sortant avait donné au sujet d’un thème qui lui est cher, celui de la littérature et de l’écriture. Il a relaté l’importance qu’a pour lui la lecture. Tout au long de ses deux mandats il a lu des romans, des poèmes et a encouragé ses enfants à en faire autant. Il a parlé de Shakespeare qui pour lui est un auteur-phare. Il se trouve dans la lignée des de Gaulle et des Mitterrand en ce qui concerne la passion de mettre en page ses pensées et de les exprimer avec la verve du verbe. Mon but n’est pas de faire un bilan, mais plutôt de relater ce qui me touche. Tout d’abord une famille qui est restée totalement intègre. Pas d’affaires à relater ! Lorsqu’on sait dans quel panier à crabes il a dû se trouver ces dernières années, il est remarquable que personne n’ait trouvé la moindre trace. Une telle attitude force l’admiration dans un monde qui est fait de combines. C’est bien cela qui a causé l’échec électoral d’Hillary Clinton.

Et puis il y a évidemment la beauté d’un couple, qui tout en étant très naturel, avait quelque chose d’aristocratique. Je pense que les citoyens s’en rendront un jour compte. Que Barak Obama soit noir, ne joua en fin de compte plus aucun rôle. Je crains que tout sera remis en question. C’est plus que regrettable. Je me permettrai de parler de régression. Il est évident que la peur des blancs de se voir mis en minorité face à l’immigration latino-américaine et de la communauté noire, qui cherche à s’établir dans les classes moyennes, a été pour beaucoup dans cette volte-face que nous avons vécu le 8 novembre 2016. Cela découle évidemment d’un manque absolu de souveraineté d’une frange de la population qui a perdu en partie son pouvoir d’achat. Ces gens se trouvent maintenant dans bien des cas au même niveau que ceux qu’ils ont méprisé à cause de leur couleur de peau. J’avais espoir que le fait que Barak Obama soit noir puisse tout au moins réduire le racisme. Je suis malheureusement obligé de constater que ce n’est pas le cas. Lorsque le Klu Klux Klan prétend que le nouveau président est un des leurs, cela fait franchement frémir. Je ne sais pas comment évoluera la société américaine, mais ce que nous voyons se développer ne présage rien de bon. L’attitude brutale de la police vis-à-vis des gens de couleurs laisse un arrière-goût très amer. Je pense que la brutalité dans le milieu urbain ne pourra pas être freinée et que la répression amènera de plus en plus de haine. Ce n’est pas sans raison que le président-sortant a mis en place une assurance-maladie pour tous. Il sait parfaitement que sans une couverture sociale équitable, la violence des plus démunis augmentera. De croire que ce seront des moyens policiers qui pourront freiner cette évolution est un leurre.

Donald Trump se trouvera confronté à la révolte s’il ne se tempère pas.

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/18/ce-qu-il-faut-retenir-de-la-derniere-conference-de-presse-de-barack-obama_5064966_3222.html

Pierre Mathias

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