Les nouvelles de la nuit nous guident dans des lendemains incertains. Elles sont la démonstration que l’épreuve de force est à nouveau d’actualité. Nous sommes loin de la retenue nécessaire qui devrait caractériser la politique, afin qu’elle soit en mesure d’arriver à des compromis. Ne jamais claquer la porte devrait être une règle absolue. Il y a d’une part l’avènement d’un Donald Trump qui mise son action sur la confrontation. Quelques heures après sa prestation de sermon, il a donné l’ordre de reprendre les forages de gaz et de pétrole de schiste, de réduire l’Obamacare à sa plus simple expression avant de le remplacer par autre chose, de remettre en question les traités de commerce international. On pouvait s’y attendre. Il déclare vouloir tout faire afin de donner aux Américains du travail et d’augmenter leurs revenus. L’autre information est la ratification du parlement turc concernant l’acception de donner des pouvoir accrus au président, d’éliminer le poste du premier ministre. Des mesures conduisant le pays à une certaine dictature. Recep Tayyip Erdoğan peut pavoiser !
Il est significatif à quel point la démocratie est dans la tourmente. En peu de mots elle peut être balayée pour laisser place aux muscles. La réflexion serait-elle devenue une denrée rare qui gêne ? Il est symptomatique d’observer que les citoyens des USA et de la Turquie sont en train d’avaler de leur propre gré des couleuvres, qui peu à peu les étoufferont. Et ceci parce qu’ils pensent avoir failli dans le passé en ce qui concerne la libre pensée et la faculté de gérer soi-même ses affaires. Une fois de plus nous sommes confrontés à un système patriarcal qui consiste à traiter le peuple comme des enfants qui doivent être menés à la baguette. Du point de vue de l’esprit nous nous trouvons dans une période régressive. L’exemple le plus brutal est celui des Philippines, où un meurtrier a été élu chef d’État. Un individu qui au nom de sa justice n’hésite pas de faire le carton sur tous ceux qui ne correspondent à ses vues. Il est permis de se poser la question pour quelle raison on a pu en arriver là ? Est-ce un sentiment d’insécurité qui mène les citoyens à soutenir de tels leaders ? Peut-être la peur viscérale de devoir assumer des responsabilités ? Si on part de la constatation que l’homme est un animal de meute, il y aurait une certaine logique dans les événements que nous vivons actuellement. Mais n’oublions pas que nous sommes dotés d’un cerveau qui devrait nous émanciper du joug des autocrates. Mais cela demande des efforts. Peut-être les gens sont-ils las de devoir constamment réfléchir ? Puis il y le fatalisme qui paralyse le bon sens. Après moi le déluge n’est vraiment pas une formule magique. S’il y a encore une opposition digne de ce nom, elle devra lutter avec toute l’ardeur nécessaire afin d’apporter un correctif à l’évolution que nous sommes en train de subir. Une volte-face non dépourvue de danger et de courage. Demander à des personnes de se rebiffer est facile lorsque on est bien calfeutré au chaud. Le prix de la liberté a toujours été assez sanglant. En sera-t-il de même aux États Unis ? Cela démontrera l’attitude du nouveau président face à ses détracteurs.
pm