Devons-nous enterrer l’Europe aujourd’hui ? Non, trois fois non ! Quel que soit le résultat du brexit, nous devons plus que jamais croire en nous. Toute sorte de défaitisme serait négatif. Je sais, la situation est plus que tendue, mais il serait vain de se rendre responsable si le scrutin était négatif pour nous tous. Tout a été fait pour convaincre les anglais à rester au sein de l’UE. Il ne fait aucun doute que le populisme a pour beaucoup de citoyens un grand attrait. C’est de cela qu’il s’agit outre-manche. Le projet soutenu par un Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, a des relents de racisme, d’exclusion. Il s’en défend évidemment, mais ses alliés n’ont pas peur d’utiliser des arguments diffamatoires pour imposer leurs vues. Jo Cox avait mis en garde les électeurs du Yorkshire dans un dernier article de ne pas mélanger le maintien de son pays en UE avec une politique migratoire. Elle trouvait déplorable que de tels arguments soient mis en avant. Non sans raison elle a croqué une esquisse, de ce qui pourrait se passer économiquement et socialement en cas de victoire des nationalistes! Ce serait une catastrophe pour bien des ménages. Une position réaliste de sa part avant son assassinat. Mais lorsque les émotions sont en jeu, ceux qui se trouvent camper sur une branche, n’hésitent pas à la scier, malgré les dangers qui les attendent à ras-le-sol. Je crains fort que l’aveuglement soit au rendez-vous aujourd’hui. La Grande Bretagne n’est plus la grande puissance planétaire qu’elle avait été dans le passé. Comme l’Autriche, elle est passée au statut d’une nation moyenne. Il est bien éloigné le temps du colonialisme où il suffisait de claquer des doigts pour être servi. Le panache d’antan n’est plus qu’un vague souvenir. Même si la monarchie essaie de garder un certain lustre, cela ne repose plus sur des réalités. Ces dernières sont assez modestes.

Il est pour moi évident que ce pays ne peut que subsister s’il s’insère dans une communauté. Mais allez expliquer cela à des gens qui rêvent encore. La sacro-sainte City ne pourrait aucunement remplacer les avantages que connaît le pays actuellement. Les banquiers ont mis en garde leurs concitoyens de ce que pourrait être leur vie, s’ils avaient la mauvaise idée de se prendre pour Goliath. Le prix à payer serait tout simplement horriblement élevé. Les portes-paroles du brexit semblent ne pas se rendre compte, que l’UE ne verrait pas de raison de donner à l’enfant prodigue des conditions particulières. Les britanniques ne seraient pas traités autrement que le Mexique ou l’Australie. Ce serait l’étranger. Il ne faut pas s’attendre, qu’en cas d’échec, l’UE soit prête à lui rouvrir les portes. Il n’y aurait aucune raison de le faire. Contrairement à des élections normales, où il est possible de corriger son tir quelques années plus tard, ce scrutin aura quelque chose de définitif. Il sera la preuve qu’entre des paroles erronées et une certaine réalité, il y a un fossé infranchissable. Je souhaite que le Royaume Uni reste dans l’union, mais ne me fait guère d’illusion. Demain nous en saurons plus ! Malgré une certaine récession, nous devrions en sortir sans trop de mal ! En aucun cas il faudrait se camper dans le défaitisme, au contraire ! Plutôt se rapprocher !

pm

http://www.liberation.fr/planete/2016/06/22/brexit-ce-referendum-est-la-version-britannique-du-trumpisme_1461375

Pierre Mathias

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