Myriam El-Khomri, la ministre du travail, montre de la sympathie pour les thèses du Medef, ce qui provoque la ire des syndicats en ce qui concerne la nouvelle loi du travail. Qu’en va-t-il ? D’après le projet, il serait prévu de donner aux entreprises plus de libertés en ce qui concerne les contrats passés avec le personnel. Ceci, si accords n’ont pas été conclus par branches d’activité. Je comprends le point de vue des chefs d’entreprises, ayant pour but d’obtenir plus de liberté vis-à-vis des lois du marché. Cela implique une marge de manœuvre plus grande en ce qui concerne le temps du travail, les licenciements pour causes structurelles et finalement les salaires. Cela entraînerait fatalement des conditions plus précaires pour les salariés. Mais lorsque le chômage sévit, toutes tentatives pour provoquer la relance doivent être considérées comme une planche de salut. Mais est-ce la bonne solution de fragiliser ceux qui ont encore un emploi ? En atomisant les revendications, cela peut entraîner une certaine anarchie, qui pénaliserait les plus faibles. Trouver le bon milieu, ce serait le but à atteindre. Toutes réformes doivent être équilibrées. C’est là que le bât blesse. Les syndicats réclament que l’économie reprenne du poil de la bête, ce qui en ce moment semble bien aléatoire. Leurs revendications ne peuvent pas être finançables, que l’on se le dise. D’un autre côté les patrons nous font savoir que sans des réformes nécessaires, le bateau aura du mal à quitter le port. Ils imputent une partie de leurs problèmes à la rigidité des syndicats, ce qui n’est qu’en partie vrai. Les produits que certains lancent sur le marché, sont des flops. Ils ne sont plus adaptés à la conjoncture actuelle, ce qui entraîne fatalement des licenciements.
Le facteur « travail » a perdu de son influence au profit de l’esprit spéculateur de certains. Tant que les actions augmenteront lorsque des mises-à-pied sont annoncées, cela relève bien le mépris envers tous ceux qui par leur labeur, essayent de donner aux entreprises un coup de fouet. C’est cela la réalité ! D’un autre côté les syndicats ne peuvent pas restés campés dans une mentalité qui ne correspond plus à la situation actuelle. Réclamer toujours plus peut entraîner une recrudescence du chômage. J’ai toujours été un détracteur de la semaine à 35 heures parce que je la trouve trop rigide, trop arbitraire. Il ne faut pas oublier que seule la mobilité peut être un gage de succès financier. Il y a des périodes où il faut mettre les gaz, sans pour autant pénaliser le surplus de travail, d’autre où il faut maintenir une vitesse de croisière, sans pour autant effectuer des débrayages. C’est la raison pour laquelle je table sur la sécurité de l’emploi, au lieu d’effectuer des licenciements pour causes économiques. Cela ne peut être réalisé que si les patrons ont de quoi bouger plus facilement. Comme on le voit la loi El-Khomri a comme but non-avoué d’affaiblir les prérogatives des centrales syndicales. Une fois de plus j’observe avec un certain désarroi, que le fossé entre le patronat et les syndicats s’approfondit de plus en plus. Contrairement à l’Allemagne où les partenaires sociaux coopèrent efficacement, nous avons à faire à une guerre des tranchées, qui finalement fragilisera encore plus la France. CQFD !
pm