Lorsque Frauke Petry, la cheffe du parti d’extrême-droite AfD en Allemagne, appelle de ses vœux que la police fasse le carton sur des réfugiés, si ceux-ci ne réagissent pas aux sommations aux frontières, elle sait qu’une partie de la population souhaite de même. Le virus raciste gagne de plus en plus de citoyens. Il est devenu virulent grâce au mouvement anti-musulman Pegida, qui a vu le jour à Dresde. Hier il a incité tous ceux qui veulent défendre les valeurs occidentales à se rassembler partout en Europe. Le nombre des manifestants a été plutôt modeste. Cela ne veut pas dire que ses idées perdent du terrain. L’Europe toute entière se tourne vers les populistes. Ce phénomène est dû au déclin des formations traditionnelles qui peinent de plus en plus à trouver des solutions face aux problèmes qui nous assaillent. Il est vrai que la situation est si complexe, que des réponses simples ne peuvent pas être prononcées comme le fait le Pegida ou l’AfD. Le même problème a lieu avec le FN en France. Les simplificateurs on donc le vent en poupe, car la critique acerbe est plus commode que la recherche de moyens concrets pouvant remettre le bateau à flots. Les gens ont perdu patience, ce qui n’arrange pas les choses. Ils veulent qu’il se passe immédiatement quelque chose. Si cela est impossible, ils préconisent la politique du coup de poing, de la ratonnade et du mépris. C’est leur soupape de sécurité.

Les néonazis, nommons-les par leur nom, sont entrain de s’infiltrer dans ces partis et les entraînent de plus en plus à droite. Le Reich millénaire devient pour eux attrayant. Oublié les misères qu’il a engendré en douze ans. L’idée du meurtre des minorités n’est plus tabou, comme cela a été le cas jusqu’à aujourd’hui. Nous avons affaire à des individus pour qui la revanche et la violence sont un élixir. Que ce soit aux pays-Bas, en Autriche, en Hongrie ou ailleurs, la vague brune est en train de faire des ravages. Elle est provoquée par un état de frustration et de rejet face à une démocratie qu’on ne maîtrise plus. Puis il y a l’ennui qu’engendre probablement la paix. Mais attention, le néonazisme n’est pas un joujou qu’il est possible de rejeter lorsque l’envie n’est plus présente. Il contamine les esprits et les forces à s’impliquer de plus en plus. Ceci aboutit en fin de compte à Auschwitz. En sommes-nous là ? Je crains que si les tensions au niveau international augmentent, le radicalisme et l’intolérance augmenteront. Très vite nous devrons nous rendre à l’évidence que la mondialisation ne règlent pas les problèmes. C’est une utopie de croire que l’esprit de clocher soit ainsi banni, au contraire. On parle à nouveau d’identité ethnique. La preuve que l’eugénisme n’est en aucun cas mis en veilleuse. Nous nous trouvons devant un combat qui me laisse songeur. Celui des blancs contre le reste du monde. Celui de ceux qui refusent une société multiculturelle. Donald Trump aux États-Unis est dans le même mouvement de pensée, celui qui consiste à se replier complètement sur soi-même et de plonger sa tête dans le sable. Que nous voulions ou non, les mélanges raciaux se perpétueront. Le Pegida aura beau protester, rien ne changera à cette évolution, même si les lois devenaient arbitraires.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/02/06/le-mouvement-anti-islam-pegida-appelle-a-manifester-dans-toute-l-europe_4860724_3214.html

Pierre Mathias

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