Le président du conseil européen, Donald Tusk, veut mieux contrôler les migrants à leur entrée en UE. Ce pas est rendu nécessaire par le raz-de-marée que l’Europe, en particulier l’Allemagne et la Suède, connaît actuellement. Je pense qu’il est un peu tard pour appliquer de telles règles. Dès le début des accords Schengen, il aurait fallu renforcer les frontières communautaires. Mais cela aurait aussi pu avoir un relent sécuritaire qui s’accorde mal avec l’esprit d’ouverture que s’est doté l’UE. La générosité devait être la marque de la construction européenne. Nous en sommes très loin. C’est plutôt l’égoïsme qui règne comme le démontre la Slovaquie qui a déposé plainte au sujet des quotas et de l’aide financière a apporter aux États les plus concernés. Des nations qui ont signé la convention du droit d’asile, mais qui refusent de les appliquer. Comme d’habitude c’est une affaire de gros sous. Même si je m’offusque du manque de solidarité, il faudra trouver des solutions. Qu’une chose soit dite : la République Fédérale ne pourra pas être jusqu’à la fin des temps, la vache à traire. Ses citoyens commencent à trouver saumâtre une telle attitude venant de certains pays de l’UE. Mais comme c’est toujours le cas, ce sont les plus démunis qui en subissent les conséquences. Presque chaque semaine la presse annonce l’incendie d’un centre migratoire. C’est devenu de la routine. Et dans tout cela la police ne semble pas faire son travail. Comme par hasard, elle ne trouve pas les responsables. Le même laxisme est à signaler du côté de la justice, qui montre une très grande mansuétude par rapport aux pyromanes. C’est un scandale, mais il démontre bien que l’ambiance est en train de capoter.

Dans le calcul de Donald Tusk, il doit y avoir la crainte du populisme. Son pays, la Pologne, vient de se doter d’un gouvernement ultra-conservateur, dont le but est de contrecarrer l’Europe et de prôner l’isolationnisme. Une tendance qui se fait partout sentir, aussi en France où le FN marque constamment des points. Vu sous cet angle, il a raison d’intervenir. Mais ne nous faisons pas d’illusions : ce phénomène néfaste pour toute l’Union ne pourra pas être freiné à coups de directives venant de Bruxelles. Il y a un risque évident de morcellement, ce qui rend un pronostique difficile en ce qui concerne le continent. Il faut se rendre à l’évidence qu’avec un esprit « épicier » tout avenir est compromis. La question migratoire est à mes yeux qu’un prétexte pour beaucoup de se démarquer. L’illusion de revenir à une souveraineté nationale est de l’attrape-nigaud. Il n’en sera rien. Les pays qui tenteront une telle aventure, risquent d’être balayés de l’échiquier international. La globalisation économique risque de les broyer. C’est cela la réalité ! Dans un tel contexte il faut à tout prix redonner à l’UE sa vigueur d’antan. Il ne faut pas se laisser tenter par le nationalisme, qui ne peut qu’être synonyme de déchéance. Mais allez faire comprendre cela à des êtres obtus, qui agissent à court terme. Il est malheureusement évident qu’il faudra rendre l’immigration plus sélective pour toutes ses raisons. L’éthique en prend un sale coup. Je soutiens encore toujours l’avis d‘ Angela Merkel, que le droit d’asile ne peut pas être restrictif.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/12/03/donald-tusk-plaide-pour-un-allongement-du-controle-des-migrants-souhaitant-entrer-dans-l-ue_4822622_3214.html

Pierre Mathias

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