Et si un guignol arrivait à la tête des États-unis ? Ce qu’il y a de malheureux, c’est qu’il faut prendre au sérieux Monsieur Donald Trump. Il dit maintenant vouloir expulser tous les clandestins, que ce soient des hommes, des femmes ou des enfants. Un langage qui trouverait sûrement son aval en France. Ne nous leurrons pas, ce genre de propos devient de plus en plus une garantie de succès devant les urnes. Nous en sommes arrivés là. L’humanisme qui caractérisait notre philosophie démocratique, est devenu plus que volatil. Les coups de massues ont aujourd’hui plus d’impact que la réflexion philosophique. L’esprit est relégué aux oubliettes. Je me demande parfois ce que je fais encore dans un tel monde. Des personnages comme Trump me hérissent, me donne la chaire de poule. Non pas que j’ai peur d’eux, mais par le fait qu’ils soient entendus. Le populisme dans toute sa banalité nous démange de plus en plus. Les réponses radicales à des questions complexes sont de la poudre aux yeux de l’électeur. Allez lui expliquer cela ! Il refuse d’écouter, voulant à tout prix placer en tête des individus plus ou moins douteux, comme le candidat républicain aux primaires. Plus cela gueule, mieux cela vaut, telle pourrait être la devise.

On se demande dans un tel contexte ce que la culture a encore comme raison ? Lorsque Hitler est arrivé au pouvoir, des millions de livres ont été brûlés. Je crains que dans ce domaine bien particulier, de tels méfaits se répètent. Nous nous trouvons face à un abêtissement général qui ne peut qu’engendrer la violence. Nous cautionnons des propos qui n’auraient jamais dû être prononcés. Ils sont évidemment discriminatoires, racistes, sexistes et ne peuvent que promouvoir le crime. C’est ce genre de société que l’on veut nous présenter comme étant apte à nous sortir de l’embarras. Ceci sur le dos des plus faibles ! J’ai beau me rétracter publiquement devant de telles évidences, je n’obtiendrais rien, car l’égoïsme est une gangrène qui nous submerge de plus en plus. Chacun pour soi ! Le meilleur moyen d’y arriver est de cracher sur les autres ! Mais attention, une telle attitude débouchera qu’on le veuille ou non sur des guerres civiles. L’occident est tout aussi menacé que les républiques bananières. Donald Trump est le prototype même de l’apprenti-sorcier. Il risque de mettre le feu à la maison, mais s’en fiche royalement, car qu’une chose compte pour lui : sa propre personne ! Malgré les exemples épouvantables que nous avons connus au 20ème siècle, ce genre de personnages ont à nouveau pleine conjoncture. Je ne citerais que le premier ministre de Hongrie, Viktor Orbán, qui ne trouve rien de mieux à faire que d’ériger un mur du côté de la Serbie pour arrêter le flot des réfugiés. Et que fait l’UE dont son pays fait partie ? Elle la boucle ! N’allez surtout pas condamner l’accord de Munich de 1938 ! Il est de la même veine ! Les institutions bruxelloises sont particulièrement frileuses lorsqu’il s’agit de remettre de tels individus à leur place. On se plie plus ou moins à leur volonté. C’est cette attitude que je dénonce le plus. Personne n’empêchera des populistes à se profiler ; mais faut-il les laisser agir ainsi ? Non ! J’ai l’impression que la démocratie fonctionne de plus en plus mal face à ce phénomène. Voulons-nous l’accepter ?

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/08/16/etats-unis-donald-trump-promet-d-expulser-tous-les-immigres-clandestins_4726585_3222.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert