Le premier versement à la Grèce sera de 26 milliards d’euros. Le reste suivra régulièrement à condition que le gouvernement applique à la lettre les paragraphes de l’accord signé avec les créanciers. Le pays est ainsi mis sous tutelle et a perdu une grande partie de sa souveraineté. Cette réalité est dure à avaler, en particuliers pour Alexis Tsipras qui avait prôné la fin de l’austérité et plus d’autodétermination. Cela donne à réfléchir ! La question se pose si une démocratie est encore possible dans de telles conditions ? Un contrôle rigide sera mené par les institutions concernées, ce qui revient à dire que toutes décisions politiques seront prises à l’étranger. Un diktat est ainsi en train de s’établir, qui à la longue risque de provoquer la haine. C’est la raison pour laquelle il serait opportun de réagir avec le plus grand tact, de ne pas asservir encore plus les habitants. Dans les conditions actuelles ce sera plus que difficile ! C’est un peu comme si la Grèce avait été occupée militairement, mais sans armée. On aura beau justifier de telles mesures, mais la plaie aura du mal à se cicatriser. Bien que parfaitement justifiées, ces mesures seront perçues comme un affront. Le peuple s’en est fait pour l’instant une raison, n’ayant pas d’autres possibilités qu’à se soumettre. Tout triomphalisme venant du côté des créanciers serait plus que mal-venu. Comment redonner un peu de fierté à tout un peuple ? Lorsqu’une personne est plaquée à terre, elle n’a qu’une possibilité : faire appel à la pitié ! C’est cela qui me gêne terriblement dans cette affaire. On aura beau prétendre avec raison que les gouvernements précédents sont la cause de ce désastre, rien ne changera à cette situation plus qu’humiliante.

Ces événements ne devraient pas devenir monnaie-courante en Europe ou ailleurs. Il serait opportun de mettre en place un système d’alarme pouvant à temps éviter une telle chute financière. Redonner au plus vite espoir aux citoyens serait la seule thérapie à appliquer si on veut arriver aux buts fixés. Je ne suis pas forcément un adepte de la méthode Coué, mais dans ce cas bien précis elle me semble impérative. Une autre réflexion de ma part, serait le rôle omniprésent de l’argent. C’est un fait objectif mais terriblement malsain. Si l’Europe se base que sur cela, elle ne pourra pas faire long-feu. Il y a d’autres valeurs que celles du porte-monnaie. Sans vouloir être trop idéaliste, je pense qu’un peu plus d’éthique ne ferait du mal à personne. Il serait urgent de se poser la question quelles valeurs nous défendons. Je sais, je me répète, mais comment pourrait-il en être autrement dans un tel contexte ? Ce qui se passe actuellement dépasse de loin les frontières de la Grèce. Si nous voulons que l’UE se soude encore plus, il faudra être encore plus solidaire. La question se pose s’il ne serait pas nécessaire de résoudre un tel problème au-delà des considérations nationales, de régler les problèmes de la dette d’une manière globale ? Ce qui se passe actuellement pourrait être considéré comme un premier pas dans ce sens, à la seule différence que seul le peuple grec en subit pour l’instant les conséquences. Je sais bien qu’un partage au niveau continental d’un tel trou financier, ne peut pas être d’actualité à une époque où l’isolationnisme gagne du terrain, mais y a-t-il vraiment une autre solution ?

pm

http://www.liberation.fr/economie/2015/08/14/la-grece-plus-que-jamais-sous-la-tutelle-de-ses-creanciers_1363772

Pierre Mathias

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