La Grèce, la plus vieille démocratie du monde, est entrain de déconnecter complètement. À la veille d’une faillite aux conséquences désastreuses, le gouvernement Tsipras remet sa part de responsabilités dans les mains du peuple. Dimanche prochain doit avoir lieu un référendum ayant pour thème les exigences des créanciers, les réformes revendiquées. Le hic c’est que le papier actuel n’a pas été entériné par les parties en cause, car les négociations ont été rompues. C’est la tentative des décideurs à Athènes de sortir du pétrin où ils se sont mis. Ils ont démontré leur complète incapacité de négocier. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils s’en remettent au peuple. C’est de la politique politicienne, qui mène nulle part. Avec de tels individus il est impossible d’arriver à un accord, dont la Grèce aurait un cruel besoin. C’est un aveu cuisant d’échec, d’autant plus que le premier ministre demande aux électeurs de voter non. On pourrait en rire, mais à partir de demain des millions de citoyens ne sauront plus comment subsister. Il est possible qu’il sera impossible de payer les salaires des fonctionnaires et les rentes. Cela procure aux intéressés des nuits blanches. Un pays en cessation de paiement ne peut pas faire de miracles. Seule la planche à billets peut lui procurer un petit répit, mais avec l’euro ce n’est pas possible.
Mais en faisant renaître le drachme il irait à l’aventure. En peu de temps il s’avérerait qu’une monnaie qui ne vaut rien, plongerait la Grèce dans une situation bien pire qu’actuellement. L’économie ne peut pas redémarrer tant qu’elle n’a pas les matières premières indispensables à la fabrications de ses produits. Et celles-ci lui coûteraient les yeux de la tête car le change serait désastreux. Je pense qu’Alexis Tsipras et son sulfureux ministre des finances ont voulu mettre le groupe euro sous pression en organisant ce vote et ainsi légaliser leur refus de faire des compromis. Ils n’ont sûrement pas prévu que 18 ministres des finances européens feraient barrage à un tel chantage. La tactique qu’ils ont mis en place partait du principe que personne à Bruxelles n’irait aussi loin que de prévoir et d’organiser le Grexit. Ils l’ont fait hier. Yanis Varoufakis n’a pas participé à la deuxième partie de la réunion où il était question de la mise en route du plan b, fixant les positions du groupe euro face à la mise-en-faillite d’un de ses membres. Il a exprimé sa colère, mais elle ne lui sert à rien. Il faut qu’il s’en remette à lui-même. Quelles seront les conséquences pour l’euro ? Il est à prévoir que l’ambiance dans les bourses sera tout d’abord agitée, qu’une baisse des cours des actions et de notre monnaie est à prévoir. Mais je pense qu’à moyen terme tout se calmera. L’UE est plus à mène de supporter de tels remous qu’il y a cinq ans. Mais cela n’empêche pas qu’il faudra modifier certains statuts. Et le peuple grec ? Se réveillera-t-il enfin ? Ne s’est-il pas aperçu qu’il a hissé au pouvoir des apprentis-sorciers, qui leur ont menti. Les promesses qu’ils ont faites, sont impossibles à tenir. La politique du tout ou rien qui consiste à ne pas rembourser ses dettes, est digne de la mafia, mais pas d’une démocratie. Si le 30 juin une partie de l’argent dû au FMI n’est pas remboursée, plus personne ne sera prêt à faire des efforts pour aider une nation, qui ne veut pas reconnaître son échec. Une chute libre !
pm