Lorsque des parents somaliens disent à leurs enfants de quitter le pays, car il n’y a plus d’espoir, plus d’avenir, je ne peux qu’être horrifié. Peut-on accuser les géniteurs de ne pas s’occuper de leur progéniture ? Ou faut-il accuser un régime en pleine débâcle de ne pas faire son devoir ? Je serais plutôt enclin de critiquer le monde occidental d’avoir poussé l’Afrique dans la misère et la disharmonie. C’est le résultat d’un colonialisme implacable n’ayant que pour but : le vol, le rapt, le racisme. Nous avons ruiné tout un continent pour assouvir nos envies de luxe. Au lieu d’accuser les pauvres ères qui ne trouvent pas d’autres issues que de s’échapper de leur enfer quotidien, nous devrions plutôt nous poser des questions de savoir pourquoi ils préfèrent prendre le risque de mourir noyés pas loin des côtes libyennes ? Nous poussons le cynisme jusqu’à vouloir différencier ceux qui fuient leur patrie pour des raisons économiques ou politiques. Ils le font parce ce qu’il n’y a plus d’autres alternatives. Lorsqu’on se trouve au pied d’un mur infranchissable, le désespoir prend des proportions énormes. Lorsque que des parents envoient des enfants seuls en exil, c’est un déchirement que nous avons du mal à imaginer. Ils savent probablement ce qui peut leur arriver, mais que faire ?
Dans un tel contexte je trouve inadmissible que nous accusions les migrants de tous les maux, que nous les menacions moralement et physiquement. En Allemagne il y a des lieux où ils sont en danger de mort. Mettre le feu à des asiles leurs étant réservés est digne des Nazis. Pas étonnant que des croix gammées fassent à nouveau leur apparition ! Et tout cela après un exode dénué de toute dignité. Des passeurs corrompus les envoient tout simplement « au casse-pipe ». Que ce soit 400 morts ou plus, cela ne nous choque pas trop. Ils n’avaient qu’à rester d’où ils viennent. Il est clair que nous ne pouvons pas recevoir indéfiniment tous ceux qui n’en peuvent plus. Mais il serait temps d’agir. C’est dans les pays que nous avons exploité qu’il s’agirait de s’engager. Souvent ils disposent de matières premières qui leur permettraient de survivre correctement. Mais cela se passe pas de cette manière, car les requins sont là et leur dévorent tout ce qu’ils possèdent. Parmi eux les « bons communistes chinois » ! En fait de solidarité, nous assistons à un hold-up quotidien, où les autochtones n’ont qu’à la boucler ! Et ceci sous l‘œil bienveillant des milieux « clean » de la haute-finance. Des gens n’ayant aucuns scrupules de pousser à la misère des peuples entiers. Des sangsues essayant de se réhabiliter en soutenant des organisations caritatives. Si la mort n’était pas au rendez-vous, il y aurait de quoi rire ! Tous ces judas me révoltent. Je les rends responsables de la catastrophe à laquelle nous assistons actuellement. En corrompant les gouvernements africains, ils prennent le génocide en compte. Même si cette dénomination peut gêner certains citoyen bien pensant, il n’y a pas d’autres termes pour qualifier ce qui se passe autour de la Méditerranée. Mais personne n’est prêt à agir comme il serait indispensable. Un peu comme au temps des camps d’extermination, où tout ceux qui auraient eu les moyens d’inverser la vapeur, regardaient ailleurs. Un drame se déroule sous nos yeux et nous restons amorphes. Par commodité ?
pm