Jair Bolsonaro, le candidat de l’extrême-droite brésilienne, a été poignardé cette nuit. Il est grièvement blessé et il est à craindre qu’il ne puisse pas participer au premier tour de la présidentielle le 7 octobre. Une fois de plus la politique est en otage de la violence. Un phénomène de plus en plus courant et qui perturbe le bon fonctionnement des institutions démocratiques. Il faut dire que la victime a attisé l’atmosphère d’un cran de plus par des déclarations, dites musclées, contre les homosexuels et les leaders de gauche. Depuis que l’ancien président Lula ne peut pas, par arrêté de justice, participer au scrutin. Plus de 30 % de la population se sent flouée, d’autant plus que le leader socialiste était largement en tête des sondages. La classe politique a évidemment condamné cet attentat, probablement perpétré par un malade mental. Le parti de Jair Bolsonaro a immédiatement essayé d’en tirer avantage électoralement, déclarant que ce déséquilibré avait été dans le passé un membre d’un parti de gauche. Je prends à chaud cet évènement déplorable afin d’apporter la preuve à quel point la politique est instable. Le phénomène de l’assassinat de personnalités publiques fait partie depuis la nuit des temps, de la panoplie des activistes, peu importe de quel bord ils sont. Mais il faut malheureusement en tenir compte. De même pour les évènements de Chemnitz, où la victime a été un citoyen commun. Même si au départ, c’était une rixe, le fait est que ce meurtre a été instrumentalisé par l’extrême-droite a des fins politiques. Une récupération nauséabonde qui porte malheureusement ses fruits. Je pense que dans les moments d’exaspération que nous vivons actuellement, la recrudescence de la violence gagnera du terrain et risque de dominer, comme ce matin, la une des journaux. On reprochera une fois de plus à la presse d’être un agent provocateur, mais faut-il se taire face à de tels événements ?
En ce qui concerne le Brésil, il est à prévoir qu’il y aura une radicalisation de la campagne électorale, qui pourrait mener le pays au bord du gouffre. Que faudra-t-il qu’il se passe encore pour que l’armée intervienne ? Combien de meurtres faudra-t-il encore pour que les démocrates s’aperçoivent enfin, qu’on scie la branche sur laquelle ils sont assis ? En prenant comme exemple ce qui se passe en Allemagne, il est parfaitement incompréhensible que l’État soit à ce point timoré, d’autant plus le ministre de l’intérieur fait tout pour provoquer un effondrement complet de l’autorité politique. Horst Seehofer est-il le complice, de ceux qui préconise le pogrom, comme cela été le cas à Chemnitz ? On pourrait le croire. Comme un pyromane, il met le feu à une situation qui risque de dégénérer encore plus. Ceci dans le seul but de donner du vent en poupe à son parti, le CSU, qui se trouve dans une situation précaire avant les élections de Bavière. Lui aussi instrumentalise la violence à ses fins. Cela démontre à quoi sont prêts des politiciens que je qualifierais de provocateurs. Il y a dans tout cela un relent de haine, la haine qui provoqué, d’où qu’elle vienne, la tentative d’assassinat au Brésil. Tout cela me déconcerte. J’ai de la peine à définir ce qu’il faudrait faire, afin que le vent change de direction. Si cela n’était pas le cas, le chaos s’instaurera partout !
pm