Charles Pieri, l’ancien chef du FLNC, reprend la tête de son parti indépendantiste Corsica libera. Il l’a déclaré lors d’un repas dans un restaurant de la Place Paoli à Corte, où il a rassemblé sa famille et ses amis. C’était le 15 avril. Emmanuel Macron espère que les nationalistes corses lutteront contre sa formation, qui d’après lui pourrait à nouveau attiser les conflits dans l’île de beauté. J’ai passé avec lui toute une semaine, peu avant l’attentat du port de Bastia, où il a perdu son œil et une partie de son ouïe. C’était en 1996. C’était lors d’un tournage d’un film qui a été diffusé sur ARTE. C’est dans un petit café de la banlieue de Bastia que nous nous rencontrions. Il m’avait arrangé un nombre appréciable de rencontres avec les militants de la cause indépendantiste. Je me souviens d’un homme sympathique, qui savait écouter. Je n’hésitais pas à lui dire, que j’émettais des doutes, en ce qui concerne un détachement de l’île par rapport à la France. Aurait-elle les moyens économiques de se gérer ? Et qu’en serait-il de l’Europe ? Le problème qu’aurait vécu la Catalogne, était déjà en discussion à l’époque. Il était probable, que les provinces qui se sépareraient de leurs pays d’origine, ne seraient plus membre de l’UE. Une situation impossible à assumer. C’est ce que je cherchais à faire comprendre à Charles Pieri. Je savais que des leaders comme lui étaient constamment menacés. Lorsque j’appris ce qui s’était passé quelques jours plus tard au vieux port, j’eus de la peine pour lui. Weiterlesen

Les nationalistes sont arrivés en tête des élections régionales en Corse.: Le président sortant du conseil exécutif de la Corse arrive en tête des élections territoriales avec 45,36 % des voix. En seconde position, la liste de Jean-Martin Mondoloni (droite régionaliste) est créditée de 14,97 % alors que le candidat de La République en marche, Jean-Charles Orsucci, est 4ême avec 11,26% des voix (source : Le Monde). Ils ont pioché aussi bien dans la droite que dans la gauche. J’ai tourné à plusieurs reprises sur l’île de beauté. En particulier dans les milieux proches du FLNC. La coalition « « Pé a Corsica », dont fait partie Gilles Simeoni, va probablement avoir dimanche prochain la majorité simple à l’assemblée territoriale. Les gens avec qui j’ai tourné, certains leaders dont on retrouve le nom de famille dans les formations qui sont actuellement en tête de poupe, ont été assez réalistes pour savoir quelles seraient les conséquences d’un divorce avec Paris. Je ne pense qu’il n’en sera pas différemment à l’heure actuelle. L’exemple de la Catalogne n’est pas forcément attirant. Je crois par contre que les Corses s’acheminent à plus d’autonomie. Les « dissidents » que j’ai rencontrés alors étaient écologistes et refusaient complètement de se faire coloniser par des milieux d’affaires immobilières. C’est la raison pour laquelle l’île a été préservée, ce qui est splendide. Si les nationalistes déclaraient l’indépendance, ils devraient ouvrir la porte au capital, ce qui correspondrait à une sorte ce colonialisme. Les Corses s’en tirent mieux à l’heure actuelle, en faisant partie de la France. À part les têtes chaudes, les militants des diverses tendances du nationalisme l’ont bien compris. Pour tenir le coup en coupant les liens avec la métropole, il faudrait industrialiser la Corse à outrance, ce que personne ne souhaite. Weiterlesen