Charles Pieri, l’ancien chef du FLNC, reprend la tête de son parti indépendantiste Corsica libera. Il l’a déclaré lors d’un repas dans un restaurant de la Place Paoli à Corte, où il a rassemblé sa famille et ses amis. C’était le 15 avril. Emmanuel Macron espère que les nationalistes corses lutteront contre sa formation, qui d’après lui pourrait à nouveau attiser les conflits dans l’île de beauté. J’ai passé avec lui toute une semaine, peu avant l’attentat du port de Bastia, où il a perdu son œil et une partie de son ouïe. C’était en 1996. C’était lors d’un tournage d’un film qui a été diffusé sur ARTE. C’est dans un petit café de la banlieue de Bastia que nous nous rencontrions. Il m’avait arrangé un nombre appréciable de rencontres avec les militants de la cause indépendantiste. Je me souviens d’un homme sympathique, qui savait écouter. Je n’hésitais pas à lui dire, que j’émettais des doutes, en ce qui concerne un détachement de l’île par rapport à la France. Aurait-elle les moyens économiques de se gérer ? Et qu’en serait-il de l’Europe ? Le problème qu’aurait vécu la Catalogne, était déjà en discussion à l’époque. Il était probable, que les provinces qui se sépareraient de leurs pays d’origine, ne seraient plus membre de l’UE. Une situation impossible à assumer. C’est ce que je cherchais à faire comprendre à Charles Pieri. Je savais que des leaders comme lui étaient constamment menacés. Lorsque j’appris ce qui s’était passé quelques jours plus tard au vieux port, j’eus de la peine pour lui. Weiterlesen

Comme il était à prévoir, la coalition nationaliste a remporté les élections régionales en Corse avec 56,5% des voix. Cette tendance a une vieille tradition sur l’Île de Beauté. Il y a toujours eu bien des citoyens qui prônaient la séparation entre leur patrie et la France métropolitaine. Je ne pense pas que ce soit le cas aujourd’hui. Bien des personnes sont conscientes qu’économiquement il serait néfaste pour la Corse de faire cavalier seul. Comme il s’est avéré pour la Catalogne, il n’y aurait pas d’automatisme de la part de l’UE. Les Corses seraient tout d’abord éjectés de l’Union, ce qui serait un obstacle de taille en ce qui concerne la survie de la région. Je pense que cette attitude de Bruxelles a été déterminante en Espagne et qu’il serait déterminant de développer plus l’autonomie de la population corse. Ce serait avant tout nécessaire d’alléger certaines dispositions comme celles de l’apprentissage des langues locales. De donner encore plus de liberté à l’université de Corte et de faire en sorte que ses diplômes soient comme aujourd’hui reconnus dans toute l’UE. Et du point de vue économique de doter les entreprises régionales d’un soutien plus grand que c’est le cas actuellement. Il est clair que la Corse ne peut pas vivre de son économie propre et que beaucoup de ses enfants doivent aller en France pour trouver un emploi, ce qui se fait ans trop de heurts. Sans l’apport de ces travailleurs, bien des familles se trouveraient dans le besoin. Weiterlesen