Qu’il soit bien clair, je souhaite la victoire d’Hillary Clinton cette nuit. Mais je ne peux pas cacher ma crainte que cela ne réussira pas forcément, ce qui serait au bas-mot une catastrophe. L’empathie joue un rôle essentiel dans des élections. La candidate des démocrates n’est pas arrivée à être aimée. On l’apprécie pour ses capacités intellectuelles, d’un point de vue objectif, elle serait en mesure de remplir les conditions qu’on réclame d’un président. Mais elle n’incarne pas une vision, ce qui avait été le cas de Barak Obama. Et c’est cela qui est un handicap essentiel, dans un pays blessé à vif dans bien des milieux. Les gens attendent d’un leader qu’il les prenne par la main pour les rassurer. Aura-t-elle les moyens de le faire ? Dans cette campagne électorale qui a été nauséabonde, bien des citoyens sont restés sur leur faim. Et que fait-on dans de telles conditions ? On se met en colère, on rue dans les brancards sans se poser la question de ce qui pourrait advenir. C’est justement cela qui rend si fort Donald Trump. Il attise et recueille l’ire populaire. Une fois de plus la preuve que le populisme ne fait pas appel à la raison. Les Américains savent parfaitement que le magnat de l’immobilier n’a sûrement pas les compétences pour gouverner le pays, mais ce n’est pas cela qui importe. Lorsque des pans entiers d’une société se disent « après moi le déluge », on peut s’attendre à tout. Et c’est cela qui rend finalement tout pronostique impossible. Est-ce la haine qui emportera la mise ? Celle des laissés pour compte, qui croient ne plus rien à avoir à perdre. Une chose est dorénavant certaine, le pays est plus déchiré que jamais. Ses bases qui semblaient solides sont fortement ébranlées. Comme les maisons qui ne se sont pas écroulées au cours d’un tremblement de terre, il n’est pas dit que dans ses fondations elles résistent à un nouveau séisme. Il en va de la survie d’une puissance à l’échelon mondial. Weiterlesen

Avec une certaine appréhension j’attends le 8 novembre, le jour des élections présidentielles américaines. Ce scrutin sera décisif non seulement pour les USA mais aussi pour nous les européens. Nous nous trouverons à la croisée de chemins entre deux formes de sociétés : l’une démocratique et libérale, l’autre populiste et autoritaire. Ne nous faisons pas d’illusions. Si Donald Trump remportait la mise, nous aurions des lendemains douloureux. Ce serait de l’eau apportée au moulin du FN, de Vladimir Poutine ou de l’AfD en Allemagne. Il serait difficile alors d’arrêter l’hémorragie de l’esprit de tolérance et de solidarité,. Nous entrerions dans l’irrationnel où seul l’exclusion aurait droit d’être. Un profond fossé entre deux conceptions diamétralement opposées, déchirerait la société. Un point de non retour pour bien des citoyens, qui seraient discriminés car ils n’appartiennent pas « au bon bord ». Tous cela découlerait d’un vote en faveur de l’obscurantisme. D’après les sondages actuels aux États-Unis cela ne devrait pas arriver. Mais la crainte que bien des gens soient tentés par le tout ou rien, ne peut être ignorée. Ce phénomène inquiétant découle d’un mal-être qui touche une partie de la société. De plus en plus de personnes issues des classes moyennes, craignent pour leur avenir. La haute finance, dont Hillary Clinton est proche, ne leur fait pas de cadeaux et pousse un nombre non négligeable d’entre-eux dans la précarité. Des être sensibles à des diatribes incendiaires, qui représentent un danger certain. L’histoire a démontré d’une manière flagrante, que tous ceux qui se remettaient corps et âme à des apprentis-sorciers, comme l’est le candidat républicain, seraient finalement les victimes de promesses non tenues. Au lieu d’améliorer leur ordinaire, il y aurait une détérioration continue de leur statut. Faire comprendre cela à des personnes meurtries n’est pas simple. Weiterlesen