Onze djihadistes français ont été condamnés lors d’une procédure – je ne peux pas parler de procès – à mort en Irak. Tout cela a été réglé en une demi-heure, ce qui ne correspond aucunement à l’idée que nous nous faisons de la justice en Europe. Même s’il s’agit de criminels qui n’ont pas hésité à agir d’une manière totalement inhumaine, ils ont droit à une justice équitable. Ce qui s’est passé là est inacceptable. Deuxième point plus que contestable : Peut-on accepter que des ressortissants français ou allemands soient exécutés sans autre? La peine de mort ayant été radiée, il ne peut pas en être question, mêmes si les délits reprochés le justifieraient. Il est inconcevable de vouloir se débarrasser ainsi de concitoyens indésirables. Le gouvernement français, soutenu par d’autres pays, voudrait mettre en place en Irak un tribunal à caractère international, qui se référerait aux lois humanitaires que nous connaissons ici. Je vois mal comment cela pourrait être accepté par Bagdad. Ne serait-ce pas une ingérence étrangère dans la législation irakienne? Ces crimes ont été commis sur le territoire de ce pays. Les victimes ont été pour la plupart des autochtones. Comment donner les arguments nécessaires pour agir ainsi? Les autorités locales prétendront que chaque djihadiste savait parfaitement à quoi il s’exposait en devenant membre de l’EI, qu’il pouvait subir la peine capitale en cas d’arrestation. D’accord mais n’empêche pas que les ressortissants étrangers ne peuvent pas tout seulement être exécutés. L’option d’une extradition est aussi pleines d’embûches. Elle pourrait d’après le droit international qu’être légitime, si les djihadistes étaient poursuivis en métropole pour des méfaits similaires. À part certains liens avec des terroristes ayant commis des attentats en France ou ailleurs en Europe, il n’y a pas à ma connaissance des raisons analogues de les juger ici. Weiterlesen

Djokhar Tsarnaev, l’auteur de l’attentat de Boston au printemps 2013, a été condamné à mort par un jury populaire. Il y a eu unanimité. Ce qui s’est passé justifie une peine lourde, mais je ne peux pas accepter le principe d’une exécution capitale. Ce jeune homme de 21 ans mériterait certes de passer le reste de sa vie en captivité, mais lui faire infliger une piqûre létale est un pas qu’aucun tribunal devrait imposer. Dans un tel verdict l’esprit de vengeance joue un rôle certain. Aussi les préjugés raciaux ou sociaux ne sont pas tout à fait étrangers à une décision qui devrait être prise dans un maximum de quiétude. L’histoire nous a démontré que la mort occasionnée par arrêté judiciaire se transforme souvent en un spectacle. Ceci pour intimider tous ceux qui pourraient commettre des actes délictueux. Une manière aussi d’imposer son pouvoir par la force. Une société civilisée ne peut pas agir ainsi. Je suis étonné que cela se soit passé à Boston, une ville libérale ayant une tradition intellectuelle. Nous nous trouvons pas au far west, loin de là. La peine capitale n’y est pas de mise. Weiterlesen