Que de terrain perdu à regagner ! Emmanuel Macron le sent bien en effectuant son voyage en Afrique. Il essaie avec raison d’aborder offensivement les tensions qui ont marqué les relations entre la France et le continent africain à cause du colonialisme. Il sait parfaitement que la situation actuelle en découle encore. L’indépendance a été souvent assez brusquée et n’a pas laissé le temps de mettre en place des structures, qui auraient été indispensables. Les résultats nous les connaissons. Jusqu’à présent beaucoup d’efforts ont été faits pour compenser les erreurs du passé, mais elles ne suffisent pas, de loin. Trop d’intérêts économiques, en majorité ceux de l’Europe, créent un déséquilibre de mauvais aloi. Le peuple se sent grugé. Y aurait-il tant de personnes, qui au péril de leur vie essaieraient de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune, qui donneraient tout ce qu’ils ont pu amasser comme argent pour payer des passeurs pourris ? Il est souvent question de réfugiés économiques, ce qui est une déformation complète de la réalité. Ces malheureux prennent le risque de quitter leur patrie, parce qu’ils n’ont pas d’autres possibilités. Les Européens le savent parfaitement, mais préfèrent passer sous silence ces faits, pour pouvoir mieux renvoyer ces gens, en particulier tous ceux qui viennent du continent noir. Lorsqu’ils parlent d’investir de l’argent devant profiter au peuple, ils n’ont pas encore trouvé les moyens d’éviter que ces sommes soient empochées par des milieux corrompus, souvent par ceux qui détiennent le pouvoir. Weiterlesen

Je ne reviendrai pas sur la question fondamentale du colonialisme, dont j’ai débattu il y a peu. Si vous vous souvenez je suis de l’avis d’Emmanuel Macron dans la critique qu’il a apportée à ce sujet. Il aura derrière lui le peuple de gauche, qui ne peut accepter une quelconque mainmise de l’homme sur l’homme. Il y a eu levée de boucliers de la part des pieds-noirs, des anciens combattants, des vieux de la vielle de l’OAS, dont Jean-Marie Le Pen était très proche. Je pense qu’une campagne électorale a pour but d’encourager une remise en question d’une nation toute entière, aussi dans des domaines issus de l’histoire. Certains problèmes que nous connaissons aujourd’hui proviennent probablement du colonialisme que nous avons pratiqué jadis. Il faisait partie de l’identité du pays. Il était à côté de ses effets inhumains aussi un signe de pluralisme, celui dont il fait si cruellement défaut à la droite de l’échiquier politique. Une ouverture sur le monde, aussi pervers que cela puisse paraître, qui est en totale contradiction avec le principe isolationniste du FN. Macron a bien fait d’aborder ce problème, même s’il fait mal, car il n’est pas encore « digéré » ! Je pense qu’il est juste d’en débattre afin de remettre les horloges à l’heure. Afin d’esquisser des projets d’avenir, il faut revenir à la théorie des causes et des effets. Pour construire une maison, il faut que ses fondations soient solides. Cela demande beaucoup de lucidité en ce qui concerne la politique. Nous avons un socle que nous ne pouvons pas tout simplement éradiqué, car il est essentiel pour ce que nous sommes : une nation fière de son passé, même s’il y a des zones d’ombre, qu’il s’agit d’analyser. Weiterlesen