Je ne reviendrai pas sur la question fondamentale du colonialisme, dont j’ai débattu il y a peu. Si vous vous souvenez je suis de l’avis d’Emmanuel Macron dans la critique qu’il a apportée à ce sujet. Il aura derrière lui le peuple de gauche, qui ne peut accepter une quelconque mainmise de l’homme sur l’homme. Il y a eu levée de boucliers de la part des pieds-noirs, des anciens combattants, des vieux de la vielle de l’OAS, dont Jean-Marie Le Pen était très proche. Je pense qu’une campagne électorale a pour but d’encourager une remise en question d’une nation toute entière, aussi dans des domaines issus de l’histoire. Certains problèmes que nous connaissons aujourd’hui proviennent probablement du colonialisme que nous avons pratiqué jadis. Il faisait partie de l’identité du pays. Il était à côté de ses effets inhumains aussi un signe de pluralisme, celui dont il fait si cruellement défaut à la droite de l’échiquier politique. Une ouverture sur le monde, aussi pervers que cela puisse paraître, qui est en totale contradiction avec le principe isolationniste du FN. Macron a bien fait d’aborder ce problème, même s’il fait mal, car il n’est pas encore « digéré » ! Je pense qu’il est juste d’en débattre afin de remettre les horloges à l’heure. Afin d’esquisser des projets d’avenir, il faut revenir à la théorie des causes et des effets. Pour construire une maison, il faut que ses fondations soient solides. Cela demande beaucoup de lucidité en ce qui concerne la politique. Nous avons un socle que nous ne pouvons pas tout simplement éradiqué, car il est essentiel pour ce que nous sommes : une nation fière de son passé, même s’il y a des zones d’ombre, qu’il s’agit d’analyser.

Emmanuel Macron, comme intellectuel, ne pouvait pas les ignorer. Ceci correspond tout à fait à l’image de vigueur qu’il représente. Il serait étrange qu’il suive à son jeune âge pour un candidat à la présidence de la République, une démarche plus ou moins ringarde. Il est jeune et ne dois pas avoir honte de l’être. Je pense que pour un pays qui sort péniblement de la crise, des débats de fonds sont le seul moyen de se redéfinir. Peut-être que de tels propos sont du point de vue électoral un frein. Mais il ne sera pas de longue durée. Macron a eu l’humilité de reconnaître certaines erreurs dans sa manière de s’exprimer, ce qui est une qualité. Contrairement à un Donald Trump, qui croit que tout ce qu’il dit est l’évangile, je pense qu’un politicien qui réfléchit est une qualité dans un monde où le twitter est de mise, des bribes de pensées à l’état brut. Non, les citoyens doivent réapprendre que la société ne se résume pas en 140 signes. Il ne peut pas avoir d’expansion sans réflexion. Au lieu de lancer des slogans comme Marine Le Pen,, le candidat Macron exige de ses compatriotes de la matière grise. En suivant une telle démarche, ils saisiront bien plus rapidement ce qu’il y a lieu de faire afin d’améliorer le quotidien. Sans une réflexion intérieure il ne peut pas y avoir de solutions et de progrès. Avant de s’attaquer aux effets, il faut en connaître les causes. Je suis d’avis qu’un candidat non-conformiste comme lui pourra redonner à la France de l’élan. Elle en a un cruel besoin !

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/18/nouvelle-manifestation-de-pieds-noirs-devant-le-meeting-de-macron-a-toulon_5081891_4854003.html

Pierre Mathias

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