Non, je ne veux pas me rendre la vie facile en ce qui concerne le conflit qui oppose au Venezuela le président dit socialiste, Nicolas Maduro, au président dit de la droite, Juan Guaido. Je suis d’avis qu’il faille organiser au plus vite des élections, afin de redonner à la démocratie ses droits, le gouvernement actuel n’étant plus crédible. Il s’agit d’écarter le totalitarisme exercé par l’autocrate qu’est le président « légal ». Je le met en guillemets car il a usurpé encore plus de pouvoir en rendant le parlement, qui est aux mains de l’opposition, caduque. Un acte qui n’a rien à voir avec ce que je nommerais la démocratie. Je peux très bien comprendre le ras-de-bol de Juan Guaido, mais d’aller aussi loin que d’envisager une intervention des USA, c’est un pas que je ne ferais jamais. C’est un peu comme si Marine Le Pen demandait à Matteo Salvini, que les forces armées italiennes occupent la France, afin de chasser Emmanuel Macron. Vous me direz avec la raison que la situation n’est pas la même, mais je ne peux pas m’empêcher de faire la comparaison. Malgré toutes les bonnes raisons d’être en colère, je vois d’un œil plus que méfiant les rencontres qui auront lieu aujourd’hui en Colombie entre le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo et lui. Ainsi que celle prévue avec Mark Pence, le vice-président. Je condamne au plus haut point les échauffourées qui ont eu lieu aux frontières qui ont causé la mort de deux personnes et fait des blessés ainsi que la mise à feu de camions transportant des denrées alimentaires et des médicaments en tentant de passer au Venezuela. Malgré la disette et le manque de soins médicaux, cette aide a aussi un aspect provocateur, car le but de l’administration Trump est d’attiser le conflit, lui donnant une raison d’intervenir militairement. Weiterlesen

La droite colombienne a remporté les élections présidentielles avec 54 % contre 41,7 pour la gauche représentée pas Gustavo Petro. Le taux de participation a été de 52 %. Ce sera Ivan Duque qui dirigera la pays. Il veut rouvrir des négociations avec le FARC. « Cette paix dont nous avons rêvé, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation », a-t-il déclaré après sa victoire. Il a jugé le texte négocié par l’ex-président Juan Manuel Santos, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2016, comme étant trop laxiste. L’accord a permis le désarmement de 7000 rebelles après 52 ans de conflit. Malgré cet acte courageux, le chef d’État sortant avait un taux d’impopularité de 80 % dans cette nation comptant 49 millions d’habitants. Ivan Duque veut que tous ceux qui ont été responsables de crimes, soient jugés en conséquence. Entre 1964 et 2016, le conflit aurait fait 260 000 morts, 45 000 disparus et 6 millions de déplacés, selon des sources publiées par l’ONU. Pour moi il y a deux points de vue à prendre en considération. D’une part, comme l’a fait Juan Manuel Santos, avaler des couleuvres pour mettre enfin un terme à ce conflit qui a ensanglanté ce pays ; de l’autre, accepter l’accord de paix à condition de poursuivre les criminels de guerre. Si cela devait être le cas, il faudrait le faire des deux côtés, ce qui ne semble pas être prévu dans les revendications d’Ivan Duque. Que dire de tout cela ? Le nouveau président a très peu d’expérience en politique. Par principe je trouve légitime que les responsables paient leurs méfaits, mais dans ce cas bien précis une chasse aux sorcières serait un acte régressif, dont les conséquences pourraient être terribles Cet avocat apprendra qu’il faudra qu’il mette de l’eau dans son vin, s’il ne veut pas que l’insurrection reprenne de plus belle. C’est un acte de conscience, qui ne peut pas être débattu au coin d’une table. Weiterlesen