Vladimir Poutine se posera un jour la question ce que peut lui apporter la conquête du Donbass qui a fait plus 13.000 morts dont 3.300 civils depuis 2014. Lui aussi devrait s’apercevoir qu’au bout du compte cette guerre n’en vaut pas la chandelle. Elle a été un frein essentiel en ce qui concerne la politique européenne, ce qui n’a fait que des perdants. Il est maintenant question de se retrouver autour d’une table de conférence à Paris le 9 décembre. C’est ce qu’à déclaré le Palais de l’Élysée. À côté de Poutine, Volodymyr Zelensky, Angela Merkel et Emmanuel Macron, comme parrains, ils essayeront sortir de cet imbroglio. « Ce sommet prendra actes de ces progrès. C’est une dynamique dont on a maintenant le déclencheur. C’est important pour M. Zelensky qui est parvenu à faire bouger M. Poutine. Même s’il ne faut pas sous-estimer les difficultés qu’il reste à affronter », indique-t-on à la présidence. Cette rencontre devrait raviver l’accord de Minsk signé en 2015 dans la capitale de la Biélorussie. Contrairement aux rebelles qui demandent une annexion pure et simple de cette province par la Russie, il est question d’accorder un statut spécial à cette région. Elle resterait ukrainienne sans l’être formellement. Avec une telle formule, on ne rend personne heureux. Kiev ne peut pas accepter cette proposition, car ce serait un reniement de la souveraineté ukrainienne. Et pour Vladimir Poutine il n’est pas question de perdre la face. La formule Steinmeier, du nom de l’ancien ministre des affaires étrangère de la RFA, n’est décidément pas une panacée. Tant que les troupes du Donbass ne seront pas désarmées, rien ne se fera. Même si Moscou veut faire avaler la pilule aux dissidents, je ne vois pas comment cela pourrait se dérouler sur le terrain. Comment organiser des élections, comme prévu, si le statut de ce territoire reste dans le flou. La raison pour laquelle la Russie demande que cette question soit réglée préalablement en amont, soit avant la tenue de cette conférence. Volodymyr Zelensky, le nouveau président ukrainien s’est placé avec sa politique d’ouverture dans le collimateur face à une opinion publique, pour qui la guerre ne peut pas être une option et qui de l’autre ne voudrait pas céder devant les menaces de l’ours russe.
Les citoyens doivent probablement sentir que l’UE ne fait pas le poids face à la force de frappe moscovite. Seuls les Américains seraient en mesure de relever le défi. Ceci démontre que nous sommes pas une alternative pour enrayer la guerre dans le Donbass. Tout le dilemme européen se fait sentir dans ce domaine bien précis. C’est un obstacle de taille en ce qui concerne l’autonomie de l’UE. En s’en remettant à l’OTAN, le pouvoir décisionnel reste entre les mains des USA, soit de Donald Trump, car sans les troupes yankees le tout est du pipeau. Il ne suffit pas de belles paroles pour se faire respecter mais des muscles. C’est ainsi qu’il est possible de constater que sans une armée européenne indépendante, le rôle joué par l’UE restera marginal. Mais dans l’état actuel de l’Union, il me paraît difficile d’élaborer une politique étrangère cohérente. Je ne pense pas que les pays-membres issus de l’ancien empire soviétique soient prêts à faire des concessions envers Poutine, ce qui paralyse tout effort de paix.
pm