De plus en plus de malades, de moins en moins de médecins, une pénurie endémique de très bons praticiens. Nous sommes livrés à eux et ne pouvons pas nous défendre, car comme il se doit, nous sommes des ignorants ! Voilà pour le cliché, qui comme tous clichés a sa part de vérité. Le sens humain manque malheureusement parfois chez ceux qui se croient « appelés » à exercer ! Est-ce pour eux une question de statut social, d’avoir choisi une profession, qui pour être efficace, devrait être considérée comme un sacerdoce ? Puis il y a une qualité qui ne s’apprend pas, c’est celle d’aimer son prochain, notamment quand il est dans le besoin. Je pense qu’il y a souvent à la base de tout cela un faux casting. Certes les capacités intellectuelles sont indispensables, mais plus encore le doigté en ce qui concerne l’approche des patients, la curiosité, l’esprit de solidarité. Les malades ne sont pas des voitures en panne. Ils ont une âme. Je serais d’avis qu’il faut attaché bien plus d’importance aux capacités sociales des futurs médecins, je veux parler de l’empathie, qui est un élément essentiel dans les thérapies. Certes le numerus clausus est appliqué, mais si la sélection se fait qu’au vu des notes, je ne peux qu’émettre des doutes. Je n’aurais aucune objection que chaque aspirant fasse au préalable un apprentissage d’aide-soignant, afin qu’il puisse bien jauger si humainement il peut assumer une telle profession. C’est à dire d’accepter que le bien des patients est une priorité absolue. Ces semestres de formation devraient être à mon avis inclus dans le cursus universitaire.

Au cours de cette première étape, je mettrais en avant la psychologie, le parent-pauvre de la médecine. Les candidats pourraient avoir une formation de base. Avant tout les rapports avec les malades devraient être mis en avant. Ce serait pour moi le programme des deux premières années. Personne resterait les mains vides. Tout aspirant aurait au moins une formation professionnelle et pourrait exercer en tant que personnel soignant. Ce n’est qu’après avoir obtenu ce diplôme, que la poursuite des études de médecine pourra être envisagée ou non. On me reprochera de vouloir ainsi rallonger le temps de la formation de plus de deux ans. Mais comme il s’agit pour nous tous d’une question de vie ou de mort, je pense qu’aucun effort ne devrait être ménagé dans le domaine de l’excellence. L’avantage d’une telle idée, en dehors des questions thérapeutiques, est de donner de nouveaux débouchés professionnels. Parallèlement aux postes de soins, qui devraient être rémunérés, chacun aurait la possibilité de bifurquer dans cette première étape dans d’autres domaines des professions de la santé, comme la psychologie, la pharmaceutique, la biologie et j’en passe. Ce serait une gare de triage, qui encouragerait bien des jeunes à se lancer à l’eau, car ils ne resteraient pas les mains vides en cas de non-réussite des examens d’entrée. En partant de mes propositions, il ne s’agirait pas d’être timoré. J’appelle de mes vœux qu’à l’échelle de l’UE de telles initiatives soient prises et mises en application. Peut-être un moyen efficace de palier à la pénurie du personnel hospitalier par exemple. Cela signifierait aussi que les critères humains soient la clef de voûte de ces métiers et soient jugés en conséquent.

pm

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/27/etudes-de-sante-comment-vont-etre-selectionnes-les-futurs-medecins_6013357_3224.html

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