Un jeune norvégien a ouvert le feu samedi dans une mosquée d’Oslo. Seules trois personnes se sont trouvées sur les lieux. Un des croyants a été blessé légèrement. Quelques heures plus tard la police trouva une des parentes de l’agresseur morte chez elle. Voilà pour les faits. Le meurtrier potentiel dit à la police qu’il était un adepte du néonazi Anders Breivik qui massacra en 2011 77 jeunes gens. Des militants des jeunesses du parti social-démocrate alors à la tête du pays. Pour l’instant les nouvelles sont encore bien tenues, mais elles m’incitent malgré tout à la réflexion. La question essentielle que je me pose, est la raison d’une telle haine, peu importe que ce soit en Nouvelle Zélande, aux USA ou en Allemagne, où un migrant a été attaqué en pleine rue. Est-elle un palliatif pour des existences, à priori ratées ? Est-elle en quelque sorte un ingrédient nécessaire pour débanaliser une existence ? Comme à El Paso il s’agit à nouveau d’un jeune d’un peu plus de 20 ans. Bien qu’il ait été connu des services de la police norvégienne, il n’a pas commis jusqu’alors des méfaits graves. Il est inquiétant que de nombreux déséquilibrés hantent les rues et qu’à tous moments ils peuvent provoquer l’irréparable. Vous me direz qu’il y a toujours eu des fous.
Je ne peux pas nier l’évidence, mais par la transparence des médias au 21ème siècle, toutes nouvelles se répandent en quelques secondes dans le monde entier. Cela incite d’autres personnes à vouloir jouer aux justiciers. Il y a un relent provenant des jeux vidéos dans tout cela, où le héros, même s’il est très violent, est adulé. Ne se bat-il pas pour une bonne cause ? Ne montre-t-il pas qu’il est prêt de sacrifier sa vie pour ses idéaux ? Il est évident que cela ne peut que se passer dans la violence. Mais comme c’est une fiction rien ne peut lui arriver. Je pense que chez bien des criminels il y ait un transfert. Ils se prennent souvent pour ces figures emblématiques qui sortent tout droit des ateliers de conception de l’industrie du jeu vidéo. Tout cela dans l’optique d’un Zorro qui est évidement à l’abri de la mort et si c’était le cas, se relève séance-tenante pour la prochaine partie. Il est déconcertant que pour beaucoup de jeunes, le néo-nazi Anders Breivik est une figure emblématique, qui lui aussi a lutté contre l’islamisation de l’Europe. Un admirateur d’Adolf Hitler. Une tendance qui est entrain de se généraliser, incitant des fanatiques à passer à l’acte. Il est inquiétant que ce virus touchent actuellement des couches bourgeoises des populations, que ce soit en Italie ou en Allemagne. Un pays où le réveil pourrait s’avérer être très douloureux aux élections régionales en Saxe et dans le Brandebourg le premier septembre. L’aile plus ou moins néonazie de l’AfD y a le vent en poupe. Il est à prévoir qu’elle devienne dans ces deux Länder le premier parti. Des formations qui, sans aller jusqu’à l’acte insensé d’Anders Breivik, montrent une certaine indulgence pour de tels méfaits, que la présence d’éléments étrangers a provoqué à leurs yeux. On entend souvent dire : « Je suis contre toutes violences, mais il faut bien que nous nous défendions ! » L’idéologie nazie est en train de gagner du terrain. Les attaques antisémites en sont la preuve. Ils sont le fait dans leur grande majorité en Allemagne d’éléments venant de l’extrême-droite.
pm