À Angers un hypermarché met à disposition des clients le dimanche après-midi, des caisses automatiques sans personnel. Il y aura toujours des gens qui diront qu’un tel job n’est pas une panacée et qu’on peut bien s’en passer. Des remarques de bien nantis, mais ont-ils pensé aux conséquences sociales d’une telle initiative ? On n’en restera pas là. Si le pli est pris, il est à craindre que cette pratique se multiplie de plus en plus et que la France toute entière puisse être atteinte. Un syndicaliste de la CGT a dit : « C’est une régression sociale. La ligne de caisse représente des milliers d’emplois en France. Petit à petit, on va vers un basculement pour que le client fasse le maximum le travail d’un salarié » Pour l’instant il est question de mettre en pratique les caisses automatiques le dimanche de 13 à 21 heures. Mais personne n’est dupe. Il s’agit d’un projet pilote qui pourrait bientôt se multiplier pour arriver en fin de compte à un « dégraissage » généralisé et ceci en permanence sept jours sur sept. Le maire de droite, Christophe Béchu, a tweeté : « Qu’une grande surface veuille ouvrir le dimanche après-midi sans son personnel relève d’un non-sens économique et social. Cette décision participe à une surenchère dont personne ne sortira gagnant, car une société déshumanisée n’a pas d’avenir » Ce que la chaîne Casino pratique ici est un acte qui pourrait être dévastateur. En s’attaquant aux plus petits revenus, ce groupe remet en question les petits emplois, qui pour beaucoup de familles sont vitaux pour survivre. Ce Géant Casino emploie à l’heure actuelle 150 personnes. Qu’en serait-il si cette pratique venait à se généraliser ? Certains diront qu’on n’arrête pas le progrès, mais il faudrait s’entendre sur la définition à donner à ce mot. Si cela consiste de mettre en précarité des milliers de personnes, je ne vois pas ce qui pourrait être novateur.
La grande distribution est dépendante du pouvoir d’achat. En remettant en question bien des emplois, elle l’amenuise. C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé. En fin de compte il ne peut y avoir que des perdants. À Angers la direction de l’hypermarché se défend de vouloir s’en prendre aux emplois de ses salariés. Elle parle d’une prestation supplémentaire ayant pour but de satisfaire les clients qui n’ont pas le temps de faire des emplettes le dimanche matin. « Ce sont des prestataires extérieurs, pas des salariés de Casino. Nos salariés travailleront le dimanche jusqu’à 13 heures, on est dans les règles » Je veux bien, mais ne soyons pas dupes. C’est un premier pas allant dans la réduction des emplois à l’échelle nationale. En laissant passer un tel acte, on ouvre les portes à un dumping social, qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre aussi dans d’autres domaines. Nous avons depuis des décennies à Lille un métro qui fonctionne sans conducteur. Des usines où les robots ont remplacé les ouvriers. Il est certes possible d’automatiser de plus en plus les activités commerciales et industrielles, mais il faudrait tout d’abord réfléchir, où tout cela mène. Est-il dans l’intérêt de la nation que nombre de personnes deviennent des assistés ? Où prendre l’argent afin d’assurer un minimum social ? Ce qui se passe à Angers pourrait être un détonateur qui pourrait avoir en fin de compte inciter la peuple à la révolte. Dixit les Gilets Jaunes !
pm