« Sous certaines circonstances (…) je pense qu’Israël a le droit de conserver une partie, mais pas toute, de la Cisjordanie » Voilà les propos scandaleux de David Friedman dans une interview accordée au New York Times. Il rajoute : « La dernière chose dont le monde a besoin c’est d’un Etat palestinien défaillant entre Israël et la Jordanie . Nous comptons sur le fait que le bon plan au bon moment recevra la bonne réaction ». L’ambassadeur est un fervent partisan des colonies israéliennes en cis-Jordanie, ce qui explique de tels propos. Il s’appuie probablement sur le plan de paix que veut présenter d’ici peu les USA. Il serait de la plume de Jared Kuhsner, le gendre de Donald Trump. Il ne s’agirait pas de régler d’une manière équitable le conflit, mais de donner un niveau de vie supérieur aux Palestiniens. Si c’était vraiment le cas, cela serait déshonorant, car cela entérinerait leur situation actuelle, celle d’un vassal dont les terres sont occupées. Je ne vois pas dans ces conditions comment le conflit pourrait être réglé. À mes yeux il ne s’agirait pas seulement d’arrêter cette politique d’annexion, mais de rendre tous les territoires occupés et ceci sans concessions. Un accord de paix ne pourrait qu’intervenir si plus rien n’entravait la création d’un État Palestinien. Des revendications assez simples pour être comprises par les belligérants. Je ne vois pas d’autres solutions.

L’occasion pour moi de répéter qu’Israël a été créé comme compensation aux actes épouvantables perpétrés par les nazis, par l’assassinat de 6 millions de Juifs. Il faut se demander qui étaient les auteurs ? Avant tout l’Allemagne, pas les autochtones de la Terre Sainte. Des réparations de guerre mises sur le dos de personnes interposées. L’occupation est de ce fait injuste. Néanmoins je comprends parfaitement que des Juifs en déshérence aient pu ainsi trouver un chez-soi. Il ne s’agit pour moi aucunement d’anéantir Israël, mais d’en faire un pays épris de paix pouvant vivre en bons rapports avec ses voisins, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ce thème est des plus délicats. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas jeter de l’huile dans le feu comme le fait David Friedman. Au lieu d’attiser la braise, l’administration Trump ferait mieux de mettre une sourdine à des propos dénués de tous fondements. Le plan de paix américain prévoit une collaboration étroite avec la Jordanie, dont la population y est très hostile, le considérant comme étant un papier avantageant l’État Hébreux. Ce qui se passe ici est de la politique intérieure américaine, cherchant à amadouer les électeurs juifs, qui ont beaucoup d’influence par rapport à la politique. Ils sont souvent des faiseurs de présidents et doivent de ce fait être flattés. Je suis certain que les propos de David Friedman corroborent aux aspirations américaines de soutenir Jérusalem. Il serait déplacé, à mon humble avis, de nous monter en épingle. L’UE est pour ainsi dire absente de tout ce processus, ce qui n’est pas bien glorieux. Pourtant c’est de l’Europe qu’est parti le mal. Je pense qu’il est des plus urgent que nous mettions nous aussi la main à la pâte en soutenant le peuple palestinien dans sa lutte pour la dignité. Nous ne pouvons pas être neutres lorsque des injustices prennent une telle ampleur. Je pense que la moindre des choses serait d’obtenir un démenti par rapport à de tels propos.

pm

https://www.nouvelobs.com/monde/20190608.OBS14137/israel-a-le-droit-d-annexer-une-partie-de-la-cisjordanie-selon-l-ambassadeur-americain.html

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