Et vlan, nous revoilà parti pour le 31 octobre. De la bricole à tout casser ! Je parie que Theresa May ne réussira pas à convaincre Westminster du bien fondé de l’accord de divorce négocié depuis deux ans avec l’UE. Je le dis sans détours, j’aurais préféré que le Royaume Uni quitte demain notre communauté. Je n’arrive plus à prendre au sérieux ce qui se passe actuellement à Londres. Le parti travailliste, qui préconise que l’Angleterre reste dans l’union douanière, ce qui serait le moindre des maux, ne trouvera pas une majorité, à moins d’un revirement total des Tories. Je pense que cette comédie a assez duré et que le peuple se prononce à nouveau, en partant des données actuelles, quelle option serait la meilleure. Cela impliquerait aussi, que Madame May démissionne et que des élections prématurées soient organisées. Cela aurait le mérite de clarifier la situation d’un côté comme de l’autre. Mais, comme je l’ai écrit à maintes reprises, je trouve toutes ces démarches plus ou moins avilissantes pour les sujet de sa gracieuse majesté, car elles sont une preuve évidente de faiblesse. Cela revient à dire que la fière Albion a d’ores et déjà perdu toute crédibilité. Un déni magistral en ce qui concerne l’efficacité de la démocratie la plus ancienne du monde. Je crains fort que le Brexit, comme nous le connaissons actuellement, donnera la preuve aux forces d’extrême-droite, que la démocratie, lorsqu’elle est laissé livrée à elle-même, est une productrice de gabegie. Je suis sidéré dans ce cas bien précis du manque d’efficacité, du désarroi qu’elle provoque.
Les Travaillistes ont déclaré : « Des désaccords profonds demeurent sur la nature de notre relation future avec l’Europe ». Je ne pense pas qu’ils soit possible de les dissiper d’un coup de baquette magique. Chez Jeremy Corbyn nous assistons également à une valse-hésitation. Le parti n’a pas, comme les conservateurs, une ligne unique. Les uns veulent le Brexit, les autres préféreraient rester au sein de l’UE. La proposition actuelle est un compromis qui ne rassemble pas toute le bloc parlementaire, au contraire. Je ne vois pas de raisons que la situation change d’ici peu. Et puis il y de plus cette farce, que dans le cas d’un report de la date de sortie au 31 octobre, la Grande-Bretagne devrait participer aux élections européennes . C’est vraiment le comble du ridicule. N’aurait-il pas été plus facile de se séparer immédiatement, donnant à l’Angleterre la possibilité de se rétracter ou de modifier jusqu’à une date limite les modalités de départ ? Je ne vois pas la raison pour laquelle nous donnerions la possibilité au Royaume Uni de nous saborder, en envoyant au parlement des anti-européens durs et purs. N’oublions pas que le chef de la commission doit être désigné peu après la première séance du parlement ainsi que le vote d’autres décisions primordiales. Non, je ne veux pas que la Grande Bretagne ait son mot à dire à quelques semaines de son départ définitif. Ce sont les raisons pour lesquelles je n’ai aucune envie de pavoiser. Je trouve très désagréable de donner du sucre à un membre qui n’a rien trouvé de mieux que de demander le divorce. Tout cela ne renforce pas l’UE, au contraire. J’aurais trouvé légitime que nous montrions plus dureté, quitte à y laisser quelques plumes. Je n’aime pas qu’on se fiche de moi, il en va de même pour l’Europe !
pm