Je vais revenir sur la mort de Fabien Clain, qui a été tué lors d’un raid de l’aviation de la coalition le 20 février, à Baghouz dans l’Est syrien. Son frère Jean-Michel a été grièvement blessé. Le mort a été le porte-parole de l’EI en France et avait annoncé « avec délectation » les terribles attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Il a été un excellent recruteur et a pu convaincre un nombre non négligeable de militants islamistes de rejoindre le mouvement au Proche et Moyen-Orient. Né le 30 janvier 1976 à Toulouse, Fabien Clain s’est converti à 18 ans à l’Islam. Il est issus d’une famille réunionnaise très catholique, dont sa mère donnait le catéchisme dans sa paroisse. Elle aussi a passé au Salafisme, influencée par son fils aîné. Voilà un temps soit peu les faits. Comme le président de la République l’ai fait savoir lors du dîner du Crif il y a deux jours, la France fera tout pour lutter contre la violence des milieux extrémistes, quelque que soit leur obédience. Mais pour moi il y a une chose certaine, c’est la concordance de certains objectifs entre l’extrême-droite réactionnaire et le mouvement islamique. Les djihadistes, par leurs attentats en Europe, ont obtenu un résultat essentiel, celui de déstabiliser l’Europe. Ils ont été les précurseurs sur le terrain, de ce que projettent les néonazis. Créer le désarroi afin de pouvoir donner aux extrémistes la possibilité d’exercer de plus en plus d’influence politique. Ce qui s’est passé avec les Gilets jaunes ne peut qu’aller dans leur sens, celui de prendre à parti les institutions démocratiques. Je ne peux pas m’empêcher de croire, que du point de vue logistique, il n’y ait pas eu certains rapports. De même en ce qui concerne la vague d’antisémitisme que nous connaissons.
Du point idéologique – je laisse la religion de côté – il y a des points communs, comme cela avait été le cas entre le Grand Mufti de Jérusalem et Adolf Hitler. Ce qui caractérisait déjà bien les accointances entre les deux systèmes de gouvernance, était l’autoritarisme. La volonté d’éradiquer la démocratie, considérée comme une gangrène qui dévore peu à peu le fondamentalisme. J’ai déjà à maintes reprises écrit des articles sur François Genoud, qui avait été l’administrateur des droits d’auteurs du Führer et qui, avec l’argent qu’il avait à disposition, avait financé en autre le FLN. C’est lui, comme nazi notoire, qui avait créé après l’indépendance de l’Algérie, la banque nationale de ce pays. On retrouve les traces de l’avocat lausannois, dans bien des activités communes ayant trait, elles aussi, à la déstabilisation de l’occident. Que ce soit au Liban ou ailleurs, il est parfaitement possible de trouver des points d’accroches entre deux démarches qui devraient être totalement séparées l’une par rapport à l’autre. Je ne sais pas si Fabien Clain avait des rapports avec l’extrême-droite française, mais cela ne m’étonnerait pas, vu que sa famille avait été très proche des intégristes catholiques, qui comme on le sait, entretiennent des liens étroits avec les nostalgiques de Vichy. Si j’analyse ce qui se passe actuellement en Europe, je pense que l’eau et le feu, que sont les néonazis et les inconditionnels du deash, font cause commune dans leur volonté de semer la zizanie partout où ils se sont implantés. Ne serait-ce pas le signe d’un accord occulte ? Je peux très bien me l’imaginer, d’où mon vœu que l’on ne traite pas ces dossiers séparément. Nous sommes en danger !
pm