Juan Guaido, le président du parlement vénézuélien s’est autoproclamé Chef de l’État intermédiaire en attendant de nouvelles élections. Donald Trump, ainsi qu’un bon nombre de pays américains, dont le Canada, l’ont reconnu, entraînant derrière eux, une rupture des relations diplomatiques provoquées par le président en exercice, Nicolas Maduro. « Aujourd’hui, je reconnais officiellement le président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme président par intérim du Venezuela », a indiqué Trump dans un communiqué. Il a poursuivi : « Le peuple du Venezuela a courageusement parlé contre Maduro et son régime et exigé la liberté et l’Etat de droit. Je continuerai à utiliser toute la puissance économique et diplomatique des Etats-Unis pour faire pression en faveur du rétablissement de la démocratie vénézuélienne. » C’est l’apogée du conflit existant entre le gouvernement légitime et l’opposition. Le tout accompagné d’une grande manifestation à Caracas. D’après des informations pas officielles, il y aurait eu des morts et un grand nombre de blessés. Malgré ses réserves pétrolifères, la population vit en pleine précarité. Maduro a été l’artisan d’un marasme économique sans précédent, voulant promouvoir le socialisme par la force. Un système ayant fait sans temps, dans la forme qu’il entend. Il a trahi à mes yeux les idéaux de la gauche démocratique, qui ne conçoit la lutte contre le capitalisme, que sous l’aspect de décisions prises démocratiquement. Mais il y a un fait irréfutable, sans relance rien ne peut se faire.
En voulant absolument vouloir imposer un régime, qui de plus en plus devient suspect, même au sein de ses partisans, rien ne se fera plus, d’autant plus que l’opposition, qui est majoritaire dans le pays, interviendra de plus en plus massivement afin de forcer Nicolas Maduro à la démission. La situation économique désastreuse est à l’origine de la violence. Le spectacle des grandes surfaces et ses rayons vides, ne passe évidement pas la rampe. Une situation d’autant plus étrange, lorsqu’on sait que le pays, au temps, où tout roulait comme dans de l’huile, se trouve aujourd’hui en plein marasme, plus encore dans la misère. C’est un fait objectif que Nicolas Maduro doit assumer, qu’il veuille ou non. La situation me paraît aujourd’hui irréversible. Même si je comprends parfaitement bien ce qui a pu pousser Juan Guaido à faire acte de révolte, j’ai certaines réticences à accepter toutes formes de putschs, car je sais qu’ils peuvent entraîner derrière eux une répression sans égale. Je suppose que Juan Guaido a jaugé les risques. « Je jure d’assumer formellement les compétences de l’exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres », a lancé ce jeune homme de 35 ans. « C’est un gamin qui joue à la politique ! » lui a rétorqué Nicolas Maduro. Lorsqu’on sait que la violence a atteint au Venezuela des pics inégalé même en Amérique latine, il y a de quoi être des plus inquiets. Si rien ne se passe pas rapidement, nous nous y trouverons en pleine guerre-civile.
pm