Les foulards rouges
Pour le 27 janvier est prévu une marche anti-gilet jaunes par une organisation citoyenne qui porte le nom « Foulards rouges ». Elle apporte son soutien à Emmanuel Macron, en particulier en ce qui concerne les mesures qu’il a prise pour aller au-devant des protestataires. N’oublions pas que dix milliards d’euros ont été débloqués pour atténuer les situations d’urgence dus à la précarité. Sans oublier mardi le démarrage du débat national au sujet des problèmes de société. Une concertation unique dans son genre, qui aura comme but d’esquisser ce que pourrait être la France de demain. Le président a pris conscience qu’il n’obtiendrait rien sans le soutien du peuple. Ce n’est pas par décrets que l’avenir peut être assuré. Ce n’est pas sans raison que lors de la cérémonie de la galette organisée à l’Élysée, Emmanuel Macron a regretté que bien des citoyens n’avaient pas vraiment conscience, que ce n’est qu’avec l’effort qu’il est possible d’avoir du succès, que personne ne vous fait de cadeaux. Une constatation que je trouve absolument justifiée, mais qui fera bondir les Jaunes, je n’en doute pas. Ce qu’il a dit est une vérité à la Palisse, mais que certains prendront pour une provocation. Il ne s’agit pas d’un appel aux Français de se faire exploiter encore plus, mais de rompre avec un passé qui engendre de plus en plus d’assistés. Je ne suis pas naïf au point de ne pas voir, à quel point les travailleurs ont été manipulés par les patrons, dans le but de générer leurs profits. Certains d’entre eux ont encore une mentalité comparable à celle des industriels de Manchester du milieu du 19ème siècle, qui se conduisaient comme des négriers. Cela fait aussi partie de la réalité « jaunes » de la révolte.
Le temps des maîtres des forges est révolu. Tant qu’il n’y aura pas de participation au sein de l’entreprise, la rue restera d’actualité. Je veux soutenir les Foulards rouges, mais qu’à une condition. Sans une réforme profonde des mentalités comme celles que je viens d’évoquer, la France toute entière échouera. Il est indispensable de faire une autocritique afin de comprendre le pourquoi de la mauvaise humeur, essayer de faire enfin une analyse, qui devrait être sans complaisance pour les uns comme pour les autres. Le fait de descendre dans la rue sans aucune forme de revendication, serait des plus néfastes. De vouloir seulement lutter contre la violence, sans pour autant se poser la question pourquoi elle a été engendrée, serait aller dans le mauvais sens. J’appelle de mes vœux que le président soit assez humble de se poser la question, pourquoi le système ne peut plus fonctionner, que les réformes nécessaires qu’il a mis sur les rails rencontrent une telle résistance. Cela demandera de sa part beaucoup de courage. Sans un soutien populaire rien ne se fera. J’attends des Foulards rouges autre chose qu’un rebond, bien plus des arguments qui pourraient être mis en pratique pour transformer profondément les mentalités à long terme et de donner une marche-à-suivre pour que réussite soit en fin de compte au rendez-vous. Il serait complètement faux de démoniser les Gilets jaunes, mais plutôt d’aller au devant de ceux qui refusent la violence comme moyen de réformes. Ce n’est pas l’affrontement qui est nécessaire, bien plus la tentative de se retrouver, ceci dans le respect! En aucun cas diviser encore plus !
pm