En mangeant du foie gras accompagné d’un verre de champagne, un fidèle écoute le sermon de Noël du Pape François à la télévision. Il se pose la question s’il serait prêt à se passer « des petits riens de la vie » au nom de la charité ? « Il suffit de leur donner de l’aumône pour que les pauvres aient de quoi manger ! Pourquoi devrais-je me passer de tout ce que j’aime, dites ? » Cela se passa il y a quelques heures à la messe de minuit, où le souverain poncif a appelé l*humanité toute entière à ne plus se soumettre à la consommation, de partager ses biens avec les plus nécessiteux ! François sait parfaitement bien que son appel tombera en quenouille, que les riches mourrons plus gras que jamais ! Comment vouloir mettre un terme à la grande bouffe, à l’attrait du capitalisme, pour ceux qui se trouve du bon côté, celui des gros pleins de soupe ! Je dois dire que j’en ai personnellement un peu assez des vœux pieux. Je sais, le Pape, que j’apprécie pour bien de ses pensées, ne peut pas faire autrement que de lancer des appels. Il en est malheureusement ainsi. Pour tous ceux qui ne sont pas concernés directement par la faim, de telles paroles appellent certes à la réflexion, mais elles n’ont rien de concrètes. J’aurais préféré qu’il lance un appel pour les enfants du Yémen par exemple, qui se trouvent dans une précarité sans nom. Il en va de la vie et de la mort!
Je ne crois pas que les gens soient en mesure de faire leur mea culpa, car l’égoïsme prime, qu’on le veuille ou non. Je ne pense même pas que c’est de la mauvaise volonté de leur part, mais qu’il est des plus difficile de sortir d’un schéma qui s’est imposé depuis la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, celui de la boulimie, la peur de se retrouver dépourvu de tout. Comme des fourmis, on amasse tout, même le superflu, tout ce qui est à portée de main, pour ne pas se retrouver dans le besoin. Le sort de bien des SDF me fait réfléchir. Beaucoup d’entre-eux sont issus des classes moyennes. Le sort à voulu qu’ils dégringolent au plus bas de l’échelle sociale. Il en va de la perte d’un emploi, du burn-out, d’un divorce ou de l’alcool. Une dégringolade qui est difficile d’éviter lorsqu’on est labile. Puis il y a un autre facteur qu’il faut prendre en compte, lorsqu’on analyse les paroles du Pape. Réduire la consommation implique un grand danger de chômage. Notre système le veut ainsi. Comme tout l’édifice est axé sur l’expansion, tout pourrait s’écrouler dans une correction vers le bas. Cela voudrait dire que bien des personnes seraient mise à pied. C’est une réalité qu’il est possible de déplorer, mais elle est d’une réalité dure à accepter. Toutes corrections prendraient un temps infinis et me semblent du domaine de l’utopisme. Philosophiquement je partage complètement les vues de François, dans la pratique j’y vois de gros problèmes, car elles engendraient encore plus de misère. Il est clair qu’à une époque, où il serait bon de se serrer la ceinture, une telle approche nous poserait bien des problèmes. Si on se conformait aux vœux du Pape, l’environnement en profiterait, mais que faire des millions de personnes qui perdraient leur emploi ? Malheureusement nous ne vivons pas d’amour et d’eau fraîche. Cela arrangerait bien des choses ! Je vous souhaite un bon Noël autour de la dinde. Bon appétit !
pm