Emmanuel Macron aurait pu se présenter à la télévision comme un flagellant, un homme rampant devant le peuple, se frappant la poitrine pour montrer son repentir, rien n’y ferait, il y aurait encore un grand nombre de Gilets jaunes qui lui reprocheraient de jouer la comédie. Il se passe exactement ce que j’avais prévu : Les manifestants ayant vu qu’ils pouvaient en fin de compte obtenir plus en maintenant la révolte, sont loin de lâcher du lest. Si j’étais de leur bord, je ferais de même. Mais la plupart d’entre-eux ne veulent pas s’apercevoir qu’ils risquent de pousser la France au bord du précipice, ce qui aurait des conséquences pour l’avenir du pays. Pour ma part je trouve que c’est un bon début. Mais il est évident que le chef d’État ne pourra pas en rester-là, qu’il faudra mettre sur pied une république participative, de faire appel à des états-généraux. Il serait temps qu’on se mette à négocier. Ce n’est que dans le dialogue qu’il sera possible d’obtenir un nouveau modèle de démocratie. C’est de cela qu’il sera question. Ce qui peut paraître comme une utopie, est un concept qui marche bien depuis la nuit de temps en Suisse. Il serait temps de faire confiance au peuple et de concevoir qu’il est tout à fait à même de prendre des décisions raisonnables. Mais pour ce faire, il faudrait que les Gilets jaunes rentrent le plus rapidement dans un modus de négociations et d’arrêter de bloquer la France. Mais pour y arriver, il faudra tout d’abord qu’ils établissent une structure à leur mouvement et qu’ils élisent des représentants crédibles pour se retrouver autour de la table des négociations. Il ne s’agira pas de s’ancrer seulement dans l’opposition, mais bel et bien de parler, en respectant les autres interlocuteurs. Il faudra qu’ils apprennent à écouter et de sortir de leur rejet fondamental. Il s’agira de faire des propositions pour trouver un terrain d’entente.

La politique est faite de concessions. Il n’y a pas de vérité absolue. D’exiger que le Président continue à se flageller, ne peut pas être la bonne solution. Il faudra mettre au point un système pérenne pour inciter les financiers à investir en France. Qu’on le veuille ou non, l’avenir d’une nation est dépendante du marché. Même l’Italie qui croyait pouvoir s’en tirer autrement, a dû faire amende honorable. Cela démontre la complexité des problèmes. La mondialisation, qu’on le veuille ou non, ne peut plus faire marche-arrière, même si les Gilets jaunes s’y opposent. C’est une constatation qui fait sûrement mal, mais il ne sert à rien d’ignorer des faits accomplis. L’isolationnisme est un cul-de-sac, malgré les dires de Donald Trump. Il sera diablement difficile, d’une part de soutenir les revendications sociales et de l’autre faire entrer assez d’argent, pour pouvoir les financer. Une démarche qui réclame au plus vite un autre ton et une autre approche, malgré les réticences, civilisée. Comme les débats l’ont démontré hier soir, la plus grande difficulté réside dans la fait de savoir écouter, même si on n’est sur le fond pas d’accord. Ce n’est pas dans la polémique qu’il sera possible de réaliser l’impossible. J’appuierais l’opinion d’Emmanuel Macron, que cette révolte peut être une chance pour le pays. Il faut la saisir et sans parti-pris se mettre à négocier. Cela aboutira sur refonte des institutions. Cela pourrait être le coup de glas de la Cinquième république !

pm

https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/10/discours-de-macron-des-mesures-jugees-insuffisantes-a-droite-comme-a-gauche_5395544_823448.html

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert