Je suis contre l’usage de la drogue, car elle n’est qu’un leurre. Mais par les temps qui courent, je peux assez bien comprendre que nombre de personnes fassent usage de la came pour tout simplement oublier, que ce soit les Gilets jaunes, le chômage, les fins de mois difficiles, les problèmes conjugaux dus au manque d’argent ou la montée du fascisme un peu partout. Mais c’est évidement que cela ne réglera rien. Je ressens aussi de l’angoisse, mais je veux l’affronter en toute lucidité, n’être pas pété ! Je dois reconnaître qu’il n’est pas facile de garder son calme, de ne pas penser à des lendemains menaçants. Ceux qui ne consomment pas de la drogue, vivent dans la folie de la consommation. Lorsque je suis chez moi en France, je vois dans les grandes surfaces des caddies remplit plus qu’il est permis de l’être, des victuailles plus ou moins nazes. Des tonnes de viandes, dont une partie ira à la poubelle ou des sucreries industrielles. C’est plutôt la quantité que la qualité qui compte. Il en est de même pour les fringues ou les gadgets électroniques. C’est un contraste saisissant entre ce qui est dit au sujet de la misère et ce que je pourrais désigner de boulimie. Revenons à la drogue. Lorsqu’un jeune entend du matin au soir que telle ou telle formation professionnelle ne sert strictement à rien, car il se trouvera sans boulot, il ne faut pas s’étonner qu’il est envie « de rêver ». L’impression de se trouver dans un cul de sac, de quoi être désespéré, d’autant plus que sans moyens, il ne trouvera pas l’âme-sœur. Je pense que les sentiments amoureux sont un des points essentiels conduisant les garçons à devenir toxico. Ils sont nettement majoritaires par rapport aux filles, qui se remettent à fumer plus d’après les statistiques.

Il est évident que le poids du doute ne favorise pas la sexualité, que bon nombre de jeunes ont des problèmes au lit. Vient s’ajouter à tout cela le harcèlement virtuel qui fait des ravages chez les collégiens et les lycéens. Notre société est ainsi faite, que sans succès perceptibles, on est rien. Être constamment sous pression afin d’avoir un peu de succès est à longue minant. Pas étonnant qu’ils se défoulent dans des boîtes ou ailleurs, qu’ils fument tout d’abord de l’herbe pour se donner courage, pour être virile. La peur de l’échec en ce qui concerne l’acte sexuel semble être omniprésent. J’ai tourné maints films au sujet de la désintoxication. À force de volonté il est possible d’être clean en quelques jours, mais tant que le psychisme ne suit pas, toutes thérapies sont vaines. C’est un travail à longe haleine qui ne peut que réussir que lorsque des faits concrets s’en suivent, comme la poursuite des études ou un apprentissage. Et c’est là que le bât-blesse. En France contrairement qu’en Allemagne, la situation économique est un frein essentiel à toutes perspectives. Les jeunes le sentent bien. Ils ne veulent pas être des assistés. La situation précaire dans bien des familles ne leur est pas inconnue. Le père mis au chômage, la mère obligée de faire des ménages… Puis la bouteille, les tensions continues, les injures et la violence, beaucoup de jeunes savent ce qu’il est est. Il n’est pas étonnant qu’ils se rabattent sur la drogue. Elle est un fait social quoiqu’on en dise.

pm

https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/30/les-drogues-sont-associees-a-des-representations-viriles-la-puissance-l-affirmation-de-soi-la-performance_5390840_3224.html

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