Une fois n’est pas coutume, la France aspire à la continuité et à la normalité, si on en croit Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée prononcée après l’annonce faite de la composition du nouveau gouvernement. Si on observe ce qui se passe actuellement, ce serait une bénédiction. Le président serait-il devenu le roc dans la tourmente ? Son alliée la plus proche, Angela Merkel, vacille. Sera-t-elle en mesure de survivre jusqu’à la fin de son mandat ? En Italie, la folie raciste s’est instaurée, rendant la péninsule inconnaissable. Je pourrais citer l’Autriche, la Hongrie, la Pologne et j’en passe, où le populisme sévit. Une raison pour lui de lutter contre la montée du néofascisme. Mais pour y arriver, il faut que les pays prenne du poil de la bête, qu’il soit plus compétitif économiquement, bref il faut que les bilans virent au noir. Si on se donne la peine de suivre ses visées continentales, il est possible de mieux comprendre la démarche actuelle d’Emmanuel Macron. Même si certaines réformes demandent des sacrifices aux citoyens, il est indispensable de les poursuivre pour éviter que l’UE se désagrège. En politique il faut savoir anticiper. C’est ce que fait le locataire du Palais de l’Élysée. Quant au remaniement, je pense qu’il se place dans cette ligne. Les équilibres ont été respectés, ce qui n’a sûrement pas été une mince affaire. Le gouvernement pourra continuer sa tâche sans trop d’accrocs. Le Président n’est pas revenu sur les couacs de ces derniers temps. Il n’a pas parlé de l’affaire Benalla, ni des démissions de Nicolas Hulot et Gérard Collomb. Il a bien fait car cela aurait été l’égal de verser de l’huile dans le feu.
Même si la continuité peut paraître parfois ennuyeuse en politique, c’est ce dont a besoin la France actuellement. Après des années de tensions, un peu de normalité de peut pas faire de mal. Il s’agit de stabiliser dans un premier pas les structures de l’État ainsi que celles de l’exécutif. Cela ne veut pas dire de ne pas condamner telle ou telle décision. Afin que la démocratie vive, le débat est indispensable. Mais il faut que le peuple reconnaisse, que certaines décisions sont inéluctables, qu’elle nous sont imposées de l’extérieur. La France comme les autres nations d’ailleurs, même celles qui refusent cet état de fait, sont soumises aux lois du marché financier à l’échelle mondiale. Vouloir faire cavalier-seul est une utopie. L’Italie qui essaie d’imposer actuellement une augmentation substantielle de son endettement, est prise dans la tourmente. Les taux d’intérêts sont devenus plus chers et ceci en l’espace de quelques semaines. Sans ces crédits le pays sombrerait dans la ruine. Ses dirigeants ont beau crier au complot, la réalité est différente. Ce n’est que lorsque le citoyen lambda sera touché, que la lune de miel avec les néofascistes risque d’arriver à son terme. Emmanuel Macron poursuit une politique diamétralement opposée. Il veut donner à la France une assise solide, qui inciterait les investisseurs étrangers à revenir dans l’hexagone, tout cela en conformité avec l’UE. En fin de compte il ne peut y avoir du succès qu’à l’échelle européenne. Il a raison de jouer cette carte au lieu de se laisser tenter par un nationalisme ringard. Même si on ne aime pas le Président, la raison serait de le soutenir dans ses actions, car il en va de l’avenir de la France.
pm