Une fois de plus Angela Merkel s’impose. La force tranquille de la nation, a réussi de justesse à sauver le gouvernement et l’accord qui unissait depuis 70 ans les deux partis-frères chrétiens-démocrates. Les Bavarois, se sont battus à bec et ongle pour leur souveraineté depuis 1948, l’année de la création de la République Fédérale d’Allemagne. Il était dans ce contexte clair qu’ils exigent que leur formation de prédilection, le CSU, soit du crû. Dans le bras-de-fer qui opposait le chef du parti et le ministre de l’intérieur, à Angela Merkel, il en allait des migrants, tout au moins sur le papier, mais le fond du conflit est un autre : celui de l’influence du petit frère par rapport à la toute puissante Chancelière. Une prise de position guidée en premier lieu par les sentiments, non pas par le pragmatisme. La rébellion du petit par rapport à la grande sœur, qui n’en fait qu’à sa guise. Leur accord in extremis ne veut en aucun cas dire qu’ils s’aiment maintenant plus qu’avant, mais Horst Seehofer gardera son portefeuille et probablement aussi son poste de leader de la CSU. Que de porcelaine cassée pour un problème qui aurait pu être résolu en toute quiétude. Et le troisième larron en foire dans tout cela ? Le SPD a tout fait pour ne pas attiser le conflit entre les deux partis. Depuis le début il a soutenu Angela Merkel, avec qui Andrea Nahles, la cheffe du parti, entretient de bons rapports. Mais cela ne veut aucunement dire, que dans la question migratoire, le SPD ne voudra pas négocier certaines options en matière migratoire, pour l’instant assez éloignées de la droite de la Démocratie Chrétienne. Je trouve bon que les Sociaux Démocrates se soient conduits d’une manière pondérée dans ce conflit. Nous étions en Europe à deux pas d’une catastrophe. Il ne fait pas de doute qu’un échec de la coalition aurait ouvert les portes à un désordre indescriptible, qui aurait pu amener à long terme l’AfD au pouvoir.
e pense que cela a été la raison essentielle du rafistolage de hier soir. Pour ne pas tomber dans le néant, la démocratie en dépendra au moins jusqu’à la fin de la législation actuelle. Il faudrait que les partis que je considérerais comme étant éligibles, aillent repris du poil de la bête et puissent de ce fait barrer le passage à l’extrême-droite. Pour y arriver il faudra avant tout bien gouverner et au SPD d’arrêter enfin l’hémorragie dans les sondages d’opinion. Un travail titanesque pour ce parti qui menace d’aller à la dérive. Il est maintenant temps de revenir à la raison. Si dans le cadre de la politique migratoire on pouvait enfin trouver un consensus, ce conflit interne aura au moins servi à quelque chose. Je ne pense pas qu’il aurait eu du mouvement à Bruxelles sans ce conflit fratricide. Il s’agit enfin couper l’herbe sous les pieds des populistes en ce qui concerne la migration. C’est l’attrape-nigaud avec ils attirent les électeurs en leur assurant de mettre en place une politique discriminatoire, raciste et fasciste. Du populisme dans tout ce que cela peut avoir d’arbitraire. Je pense que Monsieur Seehofer, qui s’affiche de temps à autre avec l’autocrate et antisémite Viktor Orbán, s’est aperçu à temps qu’il détonnait en la présence des patrons de l’extrême-droite. Il n’a pas la trempe d’un facho ! Heureusement…
pm