Le tout bien gominé, lisse, suranné, un baise-main par ci, par là, un sourire narquois ressemblant plus à un ricanement qu’à une marque de respect… Sebastian Kurz, le chancelier en herbe de l’Autriche, la grande victime du nazisme, veut jouer au dur en ce qui concerne les migrants, qui pourraient envenimer l’harmonie mensongère de la valse de Vienne. N’étaient-ce pas certains charmants danseurs qui envoyèrent des juifs nettoyer les trottoirs avec des brosses à dents pour fêter l’Anschluss ? Les même qui après la guerre réclamèrent à corps et cris, des dommages et intérêts pour avoir été envahi par les nazis ! Le tout teinté de culture, de musique, de ronds-en-jambes, avec un arrière-goût amer, démontrant que les nostalgiques reviennent à la surface, comme adeptes du néofascisme à l’Européenne. Le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, du FPÖ, en est un exemplaire. Il a été membre dans sa jeunesse d’un groupuscule néonazi, une erreur de jeunesse comme il dit ! Et Sebastian Kurz dans tout cela ? Aussi jeune soit-il, il joue le rôle de l’honorabilité et celui d’un cache-pot. Sous son air affable, il mène une politique discriminatoire contre tous ceux qu’on nomme communément les migrants, ceux qui devraient se faire voir ailleurs.

rès lié à la chemise brune Viktor Orbán, Kurz enrobe le tout avec de la crème-chantilly, pardon viennoise ! Comme les manœuvres qui auront lieu aujourd’hui à la frontière entre l’Autriche et la Slovénie, ayant pour but de renforcer le dispositif anti-migrants. Des armes contre ces intrus, qui pissent sur la Sacher, le délicieux gâteau au chocolat viennois. Une démonstration de force en vue de faire comprendre que la présidence autrichienne de l’UE à partir du 1er juillet ne sera pas seulement un pas de trois sur le parquet du château Schönbrunn. Plutôt une démonstration de force se référant à l’Empire des Habsbourg, qui ne ressemblait en aucune manière à cette petite république alpine qu’est l’Autriche d’aujourd’hui. Sebastian Kurz veut nous faire passer la pilule avec un savoir-vivre digne des membres de la cour impériale. Il ne faut pas s’attendre qu’il frappe du poing sur la table, qu’il s’exprime avec des mots grossiers. Il est pour moi le prototype du caméléon, qui sait s’adapter au milieu dans lequel il est, pour arriver à ses fins. Personne ne pourrait dire à priori s’il est xénophobe ou pas. Il sera le dernier à vouloir dévoiler qui il est vraiment. Pour faire régner le flou, il sait s’esquiver. Mais si c’est dans son intérêt, il n’hésite pas à tendre la main, à des personnes prônant l’idéologie d’extrême-droite, comme sont ses partenaires gouvernementaux du FPÖ. Je crains que par son attitude « charmante » il puisse causer dommage à Angela Merkel, qu’il aimerait voir passer à la trappe, comme ses chers amis du CSU, le parti-frère qui vit actuellement une crise d’adolescence tardive en Bavière. Et tout cela dans le tourbillon de la valse, comme au bal de l’Opéra. Je ne suis pas le seul à me méfier des Viennois. Beaucoup d’Allemands leurs reprochent de faire passer sous un air d’opérette, une politique impitoyable. Ils se maquillent dans leur manière d’être. Méfiez-vous de Sebastian Kurz, il maîtrise parfaitement ce genre d’exercice !

pm

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/22/sebastian-kurz-nouveau-visage-de-la-lutte-contre-l-immigration_5319793_3214.html

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