Il y a de quoi râler lorsqu’on se trouve massé sur un quai de gare et que le train qu’on attend ne vient pas. La grève a été cette fois-ci moins suivie qu’en mars. Les cheminots sont-ils en train de remarquer, que leur mouvement va dans le sens contraire à une évolution, celle du marché libre, que je trouve parfois regrettable lorsque il s’agit du service public. Il y a les prestations que tous les citoyens sont en droit d’attendre. Celles d’être ravitaillés en eau, en électricité et j’en passe. Des besoins vitaux pour assurer la survie de tous et ceci sans exception. Il est indéniable que la mobilité entre aussi dans ce contexte, mais les règles de jeu ont changé. L’UE attend de la libre concurrence une amélioration pour tous ceux qui prennent le train. Mais comme on l’a vu en Allemagne, ce n’est pas forcément le cas et là je donne raison aux cheminots. Mais d’autre part, où est-il écrit, que c’est seulement l’État qui doit avoir le monopole ? Dans ce cas-là c’est une grève politique. Elle voudrait arrêter une évolution, qui à mon humble avis, ne peut pas être stoppée. Il y a le très fort endettement de la SNCF, qui rend toute marge de manœuvre presque impossible. Il est évident que si la compagnie pouvait vendre des licences pour un temps déterminé à des prestataires privés, il serait possible de réduire le passif. Mais ce qui rend le tout si délicat, c’est qu’on se trouve devant des exigences de part et d’autres qui ne peuvent pas être respectées dans ce contexte-là. Les voyageurs sont en droit d’attendre qu’ils aient accès partout, aussi dans les endroits les plus reculés. L’État garantit jusqu’à présent, que mêmes des lignes pas rentables soient maintenues, car elles sont importantes pour l’équilibre territorial de la France. Il s’agit-là d’un réseau subventionné. Et si le train coûte vraiment trop cher, il faut mettre en place un service efficace de bus. Mais il faut reconnaître que cet état de fait, n’est pas toujours respecté.

Très souvent la SNCF a été dépassée par les évènements. La crise budgétaire de la compagnie n’a pas été favorable à de telles mesures de remplacement. Donc tout n’est pas or qui brille. Puis de l’autre côté il y a la privatisation. Dans ce cas-là, les sociétés ont le devoir d’être dans le noir. D’autant plus si leurs actions sont négociées en bourse. Pour réduire les frais, tout devra être baissé à part ce qui est mentionné dans le cahier des charges. Cela va de la mise en veilleuse des lignes non-rentables, d’une politique salariale plus restrictive que jusqu’à présent. Nous pouvons observer une telle érosion, lorsqu’on suit ce qui se passe dans l’aviation. Les salaires des pilotes ont baissé à un taux presque inadmissible. On est loin du temps, où le fait d’être aux commandes d’un long-courrier était la marque du succès. Il est certain que la dérégulation d’un tel système va au détriment des salariés. Les lois du marché sont impitoyables dans ce contexte. Puis il y a un autre point qu’il ne faut pas perdre de vue. Si on veut garder une infrastructure efficace, l’État, donc les contribuables, devront passer à la caisse. Il faudra bien payer le manque à gagner. Mais ceci n’équivaut pas à la philosophie du libre-marché. Je suis curieux de voir ce qui se passera ces prochains mois. Peut-on stopper une telle évolution ?

pm

http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/04/03/greve-sncf-les-moyens-qu-a-l-etat-pour-empecher-un-tel-mouvement-sont-limites_5280185_1656994.html

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