Une fois n’est pas coutume, malgré mes difficultés corporelles j’ai fait ce matin un saut périlleux, tout au moins mental, en me levant. Je me suis dit : « Peut-être subis-tu un lavage de cerveau qu’on appelle communément la sinistrose ? » Et si les choses se présentaient autrement que celles de la logique ? En feuilletant virtuellement un de mes journaux, je fus à nouveau confronté à la montée foudroyante du populisme en Europe. Les faits exposés ne peuvent pas être réfutés. Les chiffres parlent pour eux. Mais c’est dans l’analyse de ce que pourrait être à l’avenir les conséquences, que j’ai voulu essayer de propager de l’optimisme, avant tout pour voir s’il pouvait tenir le cap. Il est vrai qu’avec la victoire du mouvement « Cinq étoiles » en Italie, il n’y a pas de quoi jubiler. Il serait donc pour l’instant vain de vouloir constater si le populisme a atteint son pic ou non. Je suis tout à fait de l’avis du journaliste, que c’est avant tout la faiblesse momentanée des partis traditionnels qui est la cause de ce regain de popularité des têtes brûlées, rêvant distribuer à pleines mains des sous qu’elles n’ont pas, pour attirer le peuple dans leurs filets. Il s’avérera assez rapidement que toutes ces promesses ne sont que du pipeau. C’est à partir de là que je peux m’imaginer un autre scénario que celui des chroniqueurs dont je fais aussi partie. Peut-être que la crise que nous vivons sera un coup de fouet pour l’avenir des formations traditionnelles appelées à se remettre en question.

Je ne peux que constater que le SPD en Allemagne a gagné 50 000 nouveaux adhérents depuis une année, la preuve que le peuple, qu’on croyait si amorphe par rapport à la politique, veut enfin prendre part au débat, repousser des décisions prises par de petits comités imbus d’eux-même. La très forte participation au scrutin interne au sujet de la participation du parti au gouvernement ou non, en est la preuve. Je pense que les sociaux-démocrates allemands prendront pendant ces prochaines quatre années une place très importante dans la lutte contre les extrêmes. La condition est évidemment de gagner le pari engagé. Le rôle de tous ceux qui abhorre le populisme est de redoubler d’énergie dans ce que je nommerais le travail quotidien, c’est à dire d’apporter des solutions concrètes aux problèmes à régler. Au lieu de faire du vent comme le font souvent les populistes, mettre la main à la pâte. Et ceci en demandant aux hommes et femmes de bonne volonté à participer à un tel élan rénovateur en prenant en compte de leurs propositions. En premier lieu d’une manière pragmatique. Emmanuel Macron a démontré qu’en prenant les citoyens au mot, il était possible d’attendre d’eux une participation effective au destin de la société, de même le SPD. Une fois le sentiment de ras-le-bol atténué, je pense qu’il sera possible de regagner des électeurs ayant passé du côté des partis de l’extrême-droite. Ce qu’il faut proposer, c’est un engagement concret, non pas des paroles creuses. Je pense que ce sera le rôle que devront jouer les démocrates. Au lieu de jouer aux apprentis-sorciers, dire au peuple que seul l’engagement et le travail seront les moyens nécessaires pour se refaire une santé. Pour la première fois depuis assez longtemps, je sens un peu d’optimisme. Pourvu que cela dure !

pm

https://www.nouvelobs.com/chroniques/20180305.OBS3053/helas-le-populisme-n-a-pas-encore-atteint-son-pic-en-europe.html

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