Après la fusillade perpétrée par un Afghan contre des migrants de l’Érythrée, la piste de rixes commises par des passeurs semble se confirmer. Il en va du business, qui consiste à raconter des sornettes aux réfugiés voulant passer en Grande-Bretagne. Ces criminels n’ont qu’un but, celui de soutirer de l’argent à ceux qui ont encore des réserves. Un des commerces les plus vils, que la police n’est pas en mesure de stopper. Ce n’est pas en détruisant les squats de ces pauvres ères qu’il se passera quelque chose. À Calais il y a saturation, car dans les conditions actuelles, cette ville côtière peut être comparée à un cul-de-sac. Ce n’est que l’espoir de pouvoir malgré tout traverser la Manche, qui amène les migrants à cet exode désespéré. Comment demander à des personnes se sentant pourchassées de tous côtés raison ? N’ont-elles pas fait des efforts surhumains pour rejoindre le Pas-de-Calais ? Des milliers de kilomètres passés dans des conditions à peine imaginables. Parmi eux des mineurs sans familles, sans repères, guidés seulement par des chimères. D’y penser me donne la chaire de poule. Le gouvernement a édicté des règles dures, afin que la situation ne se détériore pas plus, comme c’était le cas lorsqu’il y avait des milliers de migrants, vivant dans des camps improvisés en périphérie de Calais. Le nombre de personne a augmenté depuis le début de l’année de 300 personnes. Ils sont 800 en tout, tendance ascendante.

Je pense que le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, qui depuis longtemps est un partisan d’une ligne dure concernant l’immigration illégale, n’est pas l’homme de dialogue ayant les moyens psychologiques d’apaiser les esprits. Une fois de plus un homme politique croyant pouvoir régler les problèmes par la force. Ce n’est pas en envoyant deux bataillons supplémentaires de CRS, qu’il pourra déminer cette situation sans issues. Je ne dénie absolument pas ses grandes qualités, mais l’ancien maire de Lyon me donne l’impression de ne pas maîtriser les problèmes dus au phénomène migratoire. Il a certes raison de vouloir faire une différence entre les réfugiés politiques et ceux qui voient en l’Europe leur eldorado. Il est clair que l’État soit en droit de montrer de l’autorité, mais ce n’est pas en employant la force, qu’il arrivera à régler cette question, qui trouvera que son issue dans une collaboration effective avec le Royaume Uni. Il y a bien des contacts intensifs entre les deux pays, mais ceci sous fond de Brexit, ce qui n’arrange pas les choses. Je ne doute pas que Madame May ne cédera pas, car il en va de sa crédibilité, qui aujourd’hui est bien endommagée. Il ne sera pas question d’aller au-delà de ce qui a été convenu. Ceci à moins qu’elle obtienne des avantages dans les négociations qui sont en cours à Bruxelles. Il faut se faire une raison que le drame de Calais a une dimension internationale, dépassant de beaucoup des actions de police. Ces pauvres personnes sont prises en quelque sorte en otage. D’où une situation désespérée. Il serait vain de croire qu’en les mettant dans des avions pour les ramener dans leurs pays d’origines, que la situation sera réglée. Hier encore 90 migrants ont été noyés près du littoral libyen, ceci malgré la peur de devenir des esclaves ou d’être massacrés. Ceci peut faire mieux comprendre la vraie dimension de ce drame. Sauve qui peut !

pm

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/02/02/a-calais-les-rixes-sont-liees-a-des-logiques-de-passeurs-et-de-territoires_5251142_1654200.html

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