Je n’aurais jamais pu m’imaginer que nous soyons arrivés à une situation, Monique et moi, qui pourrait nous concerner, si nous ne nous agrippions pas à la vie pour éviter d’être placés dans une Ehpad, les maisons de soins pour des personnes du troisième âge. Dans bien des cas le quotidien des pensionnaire est déshonorant. Pas parce que le personnel soignant refuse d’intervenir, bien plus par manque de salariés. Il est malheureusement clair que les moyens sont limités. On préfère investir plus pour les jeunes, qui ont tout l’avenir devant eux, que de dépenser de l’argent pour des personnes se trouvant déjà à l’article de la mort. Des faits qui ont pour conséquence que la toilette des pensionnaires doit se faire au pas de course et qu’elle soit limitée, dans le cas de douches, souvent à une fois par quinzaine. Il en est de même pour les repas qui doivent être englouti en un temps record à des heures impossibles. Souvent ces repas sont donnés à 17 heures 30, de manière à ce qu’il ne soit pas nécessaire de faire des heures supplémentaires. Et qu’en est-il de mettre des habits propres ? Cela prend aussi du temps et coûte de l’argent. Les vieux sont mis sous pression afin qu’ils ne salissent pas leurs vêtements. Souvent ils sont soumis à des réprimandes de la part des infirmiers et infirmières en gériatrie.

Souffrant de ces états de faits scandaleux, ils ont mis sur place une plateforme identique à celle de leurs collègues des hôpitaux se nommant « Balance ton Ehpad ! ». Ils communiquent sur internet tout ce qui les accable, la souffrance des pensionnaires, les problèmes pratiques liés à un manque de trésorerie, leurs mauvais salaires et j’en passe. Cet un appel au secours aux instances responsables. Le ministère de tutelle chargé des personnes âgée, a avancé une somme de 50 millions d’euros, ce qui équivaut à une goutte d’eau dans la mer. Les aides-soignants sont complètement surchargés de travail et se sentent complètement dépassés. La plupart d’entre eux condamnent la manière dont sont traités les personnes âgées, mais ils ne peuvent pas faire mieux par manque de temps. Je connais le cas d’une personne qui m’est proche, dont la santé à été ruinée par cette surcharge inadmissible de travail. Elle a dû quitter son emploi, n’étant plus en état de le pratiquer. Elle se trouve maintenant en précarité, car ses employeurs l’ont exploitée jusqu’à la lie. Elle a quarante ans et est considérée comme invalide. Si le social consiste à ruiner des existences, comme c’est la cas dans l’exemple cité, il faut revoir de A à Z tout le système. Il est inadmissible qu’il dévore ainsi les personnes de bonne volonté. On ne devient pas infirmier en gériatrie afin de faire fortune. On le fait souvent par esprit de charité. Sans éthique il serait déjà ardu d’assumer ce qui serait considéré comme étant normal. Il est facile d‘imaginer ce qui peut se passer dans une situation d’urgence, qui fait aujourd’hui partie de la normalité. Il est guère prévisible qu’il y ait une amélioration, au contraire. Je ne vois qu’une solution : rester le plus longtemps possible dans ses quatre murs et faire un grand détour lorsqu’il s’agit d’internement… pardon de placement dans un Ehpad !

pm

https://www.nouvelobs.com/societe/20180129.OBS1385/douches-supprimees-repas-expedies-les-salaries-de-maisons-de-retraite-balancent-leur-ehpad.html

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