Angela Merkel fait pour ainsi dire partie de l’inventaire. C’est la raison pour laquelle les électeurs s’agripperont à elle. Les Allemands ont peur du changement. Peut-être une crainte viscérale qui est due à l’histoire du 20ème siècle. L’ombre malfaisante du 3ème Reich plane toujours sur cette nation, qui a l’impression que les plaies qu’elle a occasionnées ne s’effaceront jamais. Dans sa manière très ouatée de gouverner, elle évite autant que possible les confrontations. Sa méthode est de contourner les obstacles. Sa manière de faire est remarquable pas son esprit stratégique. Elle préfère que ce soit les autres qui fassent le travail basique et s’il lui plaît, elle donne le feu vert en faisant croire au peuple que c’est elle qui est à l’origine des projets de loi. Le SPD était souvent dans la salle des machines pendant qu’Angela Merkel se prélassait sur le pont. Les ministres nommés par la social-démocratie ont fait du bon boulot, mais ne reçoivent pas pour autant les couronnes de laurier qu’ils auraient méritées. Seule la chancelière et le CDU(CSU en profitent, ce qui irrite les membres du SPD. C’est la raison pour laquelle beaucoup de militants verraient d’un bon œil que le parti passe les prochaines années dans l’opposition.
Sous son air affable Angela Merkel est une redoutable politicienne. Elle a réussi de faire le vide autour d’elle afin de garder le pouvoir. Ce qui est bon pour son intérêt personnel, peut être néfaste pour l’État. Au sein des deux formations qui la soutiennent, la relève est loin d’être assurée. Par manque de personnalités ayant un esprit indépendant, il lui est difficile d’occuper les postes charnières au sein du gouvernement. C’est-ce qui freine des décisions importantes qui devraient être prises, comme dans le domaine social. Et c’est justement là qu’il faudra aller de l’avant, car il serait fatal que de plus en plus de laissés pour compte cherchent leur bonheur chez les populistes. À ce sujet Angela Merkel est en partie responsable de leur succès. Avec son acte généreux d’ouvrir tout grand les portes du pays aux réfugiés politiques, elle a fait à mon avis un grand geste. Comme fille de pasteur elle devait moralement le faire, mais cela s’est passé dans une certaine anarchie qui n’est pas du goût d’un grand nombre d’Allemands qui n’aiment pas le désordre. Ce sont eux qui sont les porteurs d’eau de l’AfD. Des gens qui ont peur de perdre leurs prérogatives. Comme je l’ai toujours réécrit une certaine précarité touche des millions de citoyens. Ils partent du principe qu’ils sont les laissés pour compte et que les migrant leur volent leur pain et leur toit, ce qui évidement erroné. Angela Merkel n’a pas réussi a faire la démonstration du contraire. Je crains, que si elle est réélue dimanche, elle continuera à chloroformer le peuple, ce qui pourrait provoquer un ras-de-marée lorsqu’il se réveillera. Pour écarter le danger de l’extrême-droite elle devrait montrer plus de couleur, être plus volontariste. Il ne suffira plus d’animer un débat comme elle l’a fait souvent jusqu’à ce jour. Elle devra se mouiller plus, mettre la main à la pâte.
pm
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